• Contrer l’Iran et le Hezbollah, nouvel argument pour une présence militaire américaine au SahelAprès le Golfe et le Liban, la guerre d'influence que se livrent Américains et Iraniens dans le monde musulman va-t-elle s'étendre à la région du Sahel, aux frontières de l'Algérie ? Depuis quelques mois, les troupes spéciales américaines opèrent dans la région, y compris dans le désert algérien. Washington continue également d'exercer des pressions sur ces pays pour les convaincre d'accepter d'accueillir le commandement régional américain pour l'Afrique (AFRICOM).

    Officiellement, les Américains veulent s'y installer pour traquer les réseaux d'Al-Qaïda qui tenteraient de faire du Sahel une nouvelle zone djihadiste. Mais la traque de quelques dizaines de terroristes islamistes peut-elle justifier à elle seule l'acharnement américain à vouloir implanter des bases militaires dans cette région ? En réalité, outre la traque d'Al-Qaïda et la sécurisation des installations pétrolières et la sécurisation des installations pétrolières, notamment le futur gazoduc qui reliera le Nigéria à l'Europe via l'Algérie, les Américains ont, selon nos informations, une autre raison- à leurs yeux la plus importante- de vouloir être présent au Sahel : surveiller la communauté chiite libanaise.

    De plus en plus importante et influente dans plusieurs pays de la région (Mali, Niger, Nigéria…), cette communauté, qui dispose de moyens financiers importants, est soupçonné par les Américains d'être liée à l'Iran et au Hezbollah libanais. « En Afrique, la communauté libanaise est essentiellement chiite. Sur place, elle fait un travail important de conversion des populations locales au chiisme. Le phénomène reste discret mais il prend une ampleur qui inquiète les Américains », explique un spécialiste de la région qui a requis l'anonymat.

    Les Américains soupçonnent également les Chiites libanais établis dans les pays d'Afrique de participer au financement du Hezbollah, en lui transférant d'importantes sommes d'argent. En cherchant à s'implanter durablement au Sahel, l'armée américaine entend exercer un contrôle sur ces transferts de fonds vers le mouvement libanais. Mais, pour l'heure, l'Algérie, pays où les Américains souhaitent établir une base militaire refuse de répondre favorablement aux demandes de Washington. La proposition marocaine d'accueillir une base sur son territoire n'intéresse que très peu les Américains. « L'Algérie est le pays du Maghreb qui a le plus de profondeur vers l'Afrique. C'est également le pays qui dispose de plus de frontières avec d'autres pays. En s'implantant en Algérie, les Américains pourront tout contrôler », souligne le même spécialiste. Déjà présents avec une base d’avions espions à Tamanrasset, les Américains finiront-ils par obtenir des autorités algériennes ce qui leur a déjà été plusieurs fois refusé ?
    Par samir allam
    SOURCE: toutsurlalgerie.com

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  • URANIUM: Le business au défi des droits de l’homme
    19 mai 08 - Les multinationales qui opèrent dans les pays sensibles sont régulièrement accusées de violer les droits de l'homme. Portent-elles le chapeau pour d'autres, notamment les gouvernements ? Débat entre entreprises, ONG et organisations internationales

    Isolda Agazzi/Infosud - Ron Popper, haut cadre de ABB, a le sens de la formule : « Sans les droits de l'homme, la responsabilité sociale des entreprises n'est qu'une opération de relations publiques ! » Une déclaration à laquelle semblaient souscrire les participants de la rencontre organisée, le 14 mai, à Genève par "Tribune des droits humains". Un débat constructif, mais sans fard, entre ONG et multinationales, des acteurs peu habitués à s'affronter à la lumière des médias.

    « Oui, mais la responsabilité des entreprises va au-delà des droits de l'homme : ça comprend aussi les droits syndicaux et la protection de l'environnement » renchérit Anne-Kathrin Glatz, de la Déclaration de Berne (DB). Pour qui la situation n'est pas rose. « Dans les années 70, l'ONU a essayé d'élaborer une convention sur les multinationales. Pendant les vingt années suivantes, avec les Etats-Unis qui bloquaient le dialogue Nord - Sud, il y a eu une véritable régression. Et depuis la fin des années '90, on assiste à beaucoup de rhétorique, mais peu de mise en pratique. Le Pacte global de l'ONU est très faible et il ne sert qu'à blanchir es entreprises qui y participent. C'est-à-dire à leur donner une bonne image. »

    Des faits, pas des opinions

    Jacques - Emmanuel Saulnier, représentant d'Areva - décorée par la DB du Public Eye Award 2007, le prix de l'entreprise la plus irresponsable de l'année, pour ses activités d'extraction d'uranium au Nord du Niger - n'est pas d'accord. « Le monde n'est pas noir ou blanc et une entreprise doit faire face à la concurrence et à la mondialisation. » Il explique que le géant français du nucléaire organise toujours des rencontres avec les parties prenantes pour discuter santé, sécurité au travail, sécurité nucléaire, empreinte environnementale, ressources humaines. « Je vous invite à venir voir nos activités au Niger de vos propres yeux ! » lance-t-il à sa voisine.

    Anne-Kathrin Glantz reconnaît que le prix a été décerné sur la base des informations fournies par l'ONG nigérienne Aghirin'man et sur les études d'un institut français indépendant qui a constaté des taux excessifs de radioactivité. Salil Tripathi, de International Alert, met le doigt dans la plaie : "Admettons que vous acceptiez l'invitation d'Areva, comment allez-vous financer votre voyage au Niger ? Allez-vous accepter leur argent ? Il est très complexe de surveiller les abus commis par les multinationales : même si on avait les moyens de le faire - ce qui n'est pas le cas - comment structurer le processus ? Il y aura toujours de gros conflits d'intérêt. »

    Malgré la difficulté, le chercheur s'empresse de lancer un appel : « Les ONG doivent se baser sur les faits. Elles doivent demander aux médias d'enquêter, car toutes les entreprises et tous les gouvernements ne sont pas méchants. Et les médias ne doivent pas prendre les rapports des ONG tels quels, mais croiser les informations et lire les rapports des gouvernements aussi. Ils doivent se baser sur les faits, non sur des opinions. »

    Après les multinationales, les entreprises d'Etat

    Salil Tripathi rappelle que la question de la complicité est très complexe : « Les multinationales ne violent jamais directement les droits de l'homme. Mais on a tendance à leur faire porter le chapeau pour des crimes commis par les forces de sécurité de l'Etat. On accuse ABB de complicité dans la guerre du Soudan car, si on lui écrit, elle répond, contrairement au gouvernement soudanais. Ceci n'enlève rien à la responsabilité des multinationales, qui est lourde - voyez les pétroliers chinois au Soudan. Mais parfois les compagnies occidentales n'ont pas d'autre choix que d'être dans un pays donné et, si elles se retirent, elles sont aussitôt remplacées par les Chinois et les Indiens. Quand la canadienne Talisman s'est retirée du Soudan, la situation des droits de l'homme ne s'est ni détériorée , ni améliorée. »

    Ce spécialiste affirme que les abus commis par les multinationales sont bien documentés, mais celles-ci ne représentent que 10% de l'emploi mondial : « On ne dénonce jamais les dérives des entreprises d'Etat et du secteur informel. Personne ne parle des milliers de morts dans les mines chinoises. »
    source: droitshumains-geneve.infos

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  • Niger : Interview de M. Issyad Ag Kato, ministre des Ressources Animales
    "L'élevage occupe 87 % de la population et contribue pour 15 % au développement national"

    Le Niger vient de boucler le recensement général de son cheptel. D'abord, Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire les raisons ayant motivé cette action ?

    Je voudrais, auparavant, retracer l'importance du secteur de l'élevage au Niger. Cette importance peut se percevoir à travers le rôle socio-culturel que joue l'élevage, sa très grande diversité biologique, sa contribution à la couverture des besoins alimentaires des populations à travers la fourniture de protéines nobles comme la viande et le lait. L'élevage apporte aussi sa contribution dans la lutte contre la pauvreté en tant que principale source de revenus pour une grande partie des ménages ruraux où on estime son apport à 15% du budget ; il procure un emploi permanent à plus de 87% de la population nigérienne qui pratiquent l'élevage à temps plein ou partiel. Il a une forte contribution à l'économie nationale (12% du PIB, à l'équilibre de la balance de paiement, au budget national et à celui des collectivités). Nous soulignerons conséquemment son rôle de facteur de développement avec l'intégration agriculture -élevage et l'énergie de travail (fumure organique, traction animale) et la promotion du développement industriel : laiteries, fromageries, manufactures des cuirs et peaux etc. Mais cet élevage a souffert d'une série de calamités naturelles ayant un tant soit peu compromis ces contributions. A noter également que les effectifs réels de cet élevage sont peu maîtrisés, conséquence naturelle de l'absence de statistiques fiables sans compter le fait que les projets de développement de grande envergure sont rares par manque de financements. Et c'est justement pour pallier ce manque et pour mieux asseoir une politique nationale de développement du secteur, que le gouvernement a décidé de conduire le recensement national du cheptel. C'est une opération qui s'inscrit dans la droite ligne des préoccupations et options fondamentales du gouvernement de la 5ème République, contenues dans la Stratégie de Développement Accéléré et de la Réduction de la Pauvreté (SDARP) et la Stratégie de Développement Rural (SDR). Sa mise en oeuvre a été retenue comme axe prioritaire d'intervention lors de l'atelier sur la relance de l'élevage en 2002 à Maradi.

    Quels sont les résultats issus de ce recensement et quel a été le rôle des partenaires au développement dans l'accomplissement de cette opération ?

    Au terme de l'opération de dénombrement du cheptel en 2005, les effectifs sont estimés à 31.039.041 têtes constituées de bovins, ovins, caprins, camelins, asins, équins, soit un capital bétail estimé à plus de 2000 milliards de Fcfa. Et selon certaines règles de calcul scientifique, cet effectif du cheptel est passé en 2006 à 32. 302. 651 têtes et à 33. 622. 791 en 2007. Les partenaires au développement nous ont accompagné tout au long du processus. Cet appui technique et financier a été conjointement assuré, pour la phase test, par la Banque Mondiale à hauteur de 175.000.000 de Fcfa, la FAO à hauteur de 338 000 dollars US et l'Union Européenne (UE) pour une enveloppe de 330.364.000 de Fcfa. La phase opérationnelle a été financée par l'UE avec 4.264.000.000 de francs CFA, la FAO étant l'Agence d'exécution.

    Quels sont les avantages que le Niger entend tirer de ce recensement du cheptel, tant au plan national qu'international ?

    Le gouvernement a, depuis quelques temps, opté pour une gestion axée sur les résultats, et fait désormais de l'outil statistique un instrument essentiel et incontournable non seulement pour l'analyse de la SDRP, des OMD et de l'Indice du Développement Humain, mais aussi pour le suivi des stratégies sectorielles. Car, sans statistiques fiables, les politiques de développement sont généralement biaisées et prêtent souvent aux sous-estimations des données socio-économiques. Or, le Recensement général de l'agriculture et du cheptel (le RGAC) est, avant tout, une opération statistique. Cela a été un travail de grande envergure, jamais réalisé au Niger. Ce qui a permis à notre pays de disposer de données structurelles sur les effectifs du cheptel, leur répartition géographique ainsi que leur composition par classe d'âge. Nous pouvons dorénavant mieux apprécier, évaluer et valoriser cette grande richesse nationale qu'est l'élevage. Nous avons la maîtrise des effectifs du cheptel qui est, en tout cas, gage d'une meilleure politique de planification des programmes de développement dans le secteur et un meilleur ciblage des interventions. Des messages forts ont été relevés par rapport aux pratiques d'élevage dans notre pays et désormais, la contribution du secteur à la formation du produit intérieur brut (PIB) va mieux s'améliorer. Au plan sousrégional, le RGA/C a permis au Niger de prendre sa place de leader dans l'espace UEMOA avec des données issues d'enquêtes et validées par la FAO.

    On dit que l'élevage est la deuxième mamelle de l'économie nationale. Pouvez- vous nous faire, Monsieur le ministre, le situation générale de ce que représente ce secteur dans la balance commerciale du pays ?

    L'économie du Niger est d'abord rurale et repose sur les potentialités qu'offre le secteur primaire. Le cheptel du pays est estimé en 2007 à plus de 33 millions de têtes toutes espèces confondues soit 12,5 millions d'UBT et représente un capital bétail de près de 2000 milliards de F CFA avec une production annuelle de 288 milliards et une valeur ajoutée de 240 milliards, faisant certainement du Niger un grand pays d'élevage. Les productions animales contribuent pour près de 13% au Produit Intérieur Brut (PIB) et 30% au PIB agricole en 2006. L'élevage est pratiqué par près de 87% de la population active en tant qu'activité principale ou activité secondaire après l'agriculture. Il représente une source importante de devises pour l'Etat et les collectivités territoriales, et contribue également de manière significative au budget des ménages (15%) et à la satisfaction des besoins alimentaires (25%).

    Le Niger possède ainsi, à travers son élevage, un atout important pour son développement socioéconomique et sa sécurité alimentaire. Les produits de l'élevage et dérivés occupent pratiquement le deuxième rang des produits d'exportation après l'uranium, et comptent en moyenne pour 20% de recettes d'exportation. Sur le plan régional, le commerce des animaux sur pieds est économiquement rentable et peut jouer un rôle important dans la réduction du déficit de la balance commerciale.

    Quels sont, Monsieur le ministre, les efforts qui sont entrain d'être faits dans le sens d'assurer une meilleure compétitivité du bétail nigérien et des produits dérivés de l'élevage sur le marché international ? Une étude de la CAPED réalisée en 2005 a montré que le Niger dispose d'un avantage comparatif indéniable pour l'exportation du bétail sur pieds. Cet avantage comparatif est reflété par plusieurs indices dont l'évolution des valeurs montre qu'à partir de 1994, année de la dévaluation du FCFA, il a été enregistré une amélioration continue de la compétitivité du bétail sur pieds. Par ailleurs, la viande du Niger est très appréciée par les consommateurs locaux et étrangers pour son goût et ses qualités organoleptiques. Cela est lié à notre système d'alimentation du bétail basé sur l'exploitation de pâturages naturels, n'utilisant pas ou peu d'aliments concentrés. A cela il faut ajouter un bon rendement carcasse qui varie entre 40 et 52%

    Il y a enfin la bonne situation sanitaire du cheptel car le Niger a reçu le quitus de pays indemne de cette maladie par l'Organisation Internationale des Epizooties (OIE), ce qui ouvre de larges perspectives de commerce de la viande sur le marché mondial. Pour ce faire, et partant des potentialités et opportunités, mais aussi du rôle que joue l'élevage dans la réduction de la pauvreté et le renforcement de la sécurité alimentaire, depuis l'avènement de la 5ème République, le secteur de l'élevage a connu une nouvelle dynamique dont la politique a été clairement définie dans les différents documents de stratégie. Ainsi, les grandes priorités dégagées par le gouvernement en matière d'élevage visent entre autres le développement et l'amélioration des productions animales, avec notamment le développement des industries animales telles que les unités de transformation de lait avec la construction d'une laiterie modulaire à Maradi ; la négociation de financement pour la construction d'une autre à Tahoua ; le projet de construction de deux abattoirs frigorifiques modernes dont un à Zinder et l'autre à Niamey ; les stations avicoles et les unités d'aliment bétail ; la construction d'une tannerie à Malbaza ; une politique d'exportation fiable permettant ainsi l'amélioration des ressources financières de l'Etat ; la maîtrise de la santé animale etc. Il s'agit à travers ces différentes actions de lever les obstacles majeurs liés au commerce du bétail et de la viande, mais aussi et surtout d'absorber les productions animales rurales en créant les conditions pour leur exportation. Publicité

    Comment est conduite, cette année, la campagne pastorale dans le pays et quelles sont vos attentes ?

    Comme à l'accoutumée, mon département ministériel a pris un certain nombre de dispositions pour assurer un bon déroulement de la campagne pastorale cette année. En effet, pour permettre aux éleveurs de traverser aisément la période de soudure, notre institution a élaboré et transmis à la Cellule Crise Alimentaires (CCA) pour financement un Programme de Renforcement des Banques Aliments Bétail. Le traitement de ce dossier est en cours et sa mise en oeuvre permettra d'acquérir 10500 tonnes d'aliments bétail qui viendront renforcer les stocks déjà existants au niveau de nos services déconcentrés et des banques d'aliments bétail mises en place par les ONG et d'autres partenaires. L'installation de la campagne constitue une préoccupation majeure de notre institution compte tenu de la recrudescence des conflits entre agriculteurs et éleveurs observés lors de la remontée vers le nord des éleveurs de retour de transhumance.

    Cependant, pour que cette campagne réponde aux attentes de nos braves éleveurs, nous ne cessons d'implorer le Tout Puissant, le Clément et Miséricordieux, pour qu'il nous gratifie d'un hivernage fécond, créant ainsi les conditions d'un bon développement des pâturages pour satisfaire, même pendant la période de soudure, les besoins alimentaires du cheptel national.

    Quelles sont les perspectives qui s'offrent à l'élevage au Niger ?

    L'avenir de l'élevage au Niger est prometteur. En effet, ce secteur fait l'objet d'un regain d'intérêt au plus haut niveau de l'Etat. En témoignent les financements programmés sur le collectif budgétaire évalués à neuf (09) milliards de francs CFA. Ces financements sont en parfaite adéquation avec les principaux axes stratégiques de développement du secteur afin de contribuer à l'atteinte des objectifs de la Stratégie du Développement Rural (SDR) et de la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP). En effet, ces axes stratégiques portent sur le contrôle des principales maladies animales transfrontalières, l'amélioration des ressources génétiques animales et des ressources alimentaires du bétail, ainsi que sur la promotion des filières animales. Les financements acquis vont nous permettre de mieux contrôler les principales maladies animales transfrontalières en renforçant les capacités d'intervention des services vétérinaires. A ce titre, 2 milliards de francs CFA sont programmés cette année. L'amélioration génétique de nos races locales à travers le croisement avec les races exotiques performantes bénéficie d'une enveloppe de 2 milliards aussi. A ce sujet, deux races exotiques performantes, à savoir la Prim Holstein et la Brune des Alpes sont déjà identifiées pour faire l'objet de croisement avec nos races locales en vue d'augmenter la production laitière dans l'optique de répondre aux besoins sans cesse croissants de nos populations. La construction du nouvel abattoir frigorifique de Niamey bénéficie d'une enveloppe de 5 milliards pour permettre à ce projet d'être une réalité afin de répondre à la forte demande interne et surtout externe en viande de qualité. Des manifestations d'intérêt sont exprimées par la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Koweït et la RDC. Avec la construction de cet abattoir répondant aux normes internationales, d'autres marchés pourraient aussi être conquis. Voilà les financements programmés sur les ressources de l'Etat. Ils viennent en complément des financements extérieurs acquis pour poursuivre les actions d'amélioration génétique, d'aménagement des espaces pastoraux et de structuration des filières. Comme vous le constatez, les perspectives qui s'offrent au secteur de l'élevage sont bonnes. Et je puis vous affirmer sans ambages que ce secteur est sur la voie d'une croissance soutenue et durable.

    J'espère qu'avec la volonté politique manifeste du Président de la République, Chef de l'Etat, SEM Mamadou Tandja, la détermination et la motivation des cadres, et la disponibilité constante des éleveurs, le secteur de l'élevage contribuera de façon décisive à réussir le pari de la sécurité alimentaire.

    Réalisée par Issaka Saïdou
    source: sahel dima,che

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  • Nord Mali: Akly Ikna, "Notre revendication politique ne se negocie pas"
    Comme annoncé dans notre parution d'hier, nous livrons dans ce numéro l'intégralité et en exclusivité l'entretien que nous a accordé le commanditaire de l'attaque de Ansongo, M. Akly Iknan. Notre interlocuteur qui nous a joints vers 17 heures sur son téléphone satellitaire a reconnu être l'auteur de l'attaque de Ansongo et précise qu'une série d'attaques est en perspective. Dans cet entretien, il a évoqué également les motivations de
    leur insurrection et les buts qu'ils espèrent atteindre. Au regard des propos que nous a ténu M. Akly Ikna, il est plus que jamais certain que la crise du Nord a atteint des dimensions très préoccupantes.
    Le Mercredi 14 Mai vers 17 heures précises a sonné le téléphone de votre serviteur qui voyait affiché sur l'écran une longue série de chiffres. Très curieux de savoir qui pouvait bien être celui qui
    l'appelait, la première question qui lui est venue à l'esprit était : Qui êtes-vous ? Le correspondant au bout du fil l'accueille par un léger Salam Aleikoum avant de dire : Je suis Akly Iknan, auteur de l'attaque d'Ansongo. Votre serviteur s'empressa alors de lui demander comment il a pu avoir son contact et il lui a répondu, « je ne suis pas un étranger et vous non plus, là où je suis, j'ai sous les yeux certains de vos articles et je sais que vous êtes journaliste ». Après ces détails, le champ est ouvert et la place a été faite à un entretien qui n'a duré que quelques minutes.
    Quel est votre mouvement et quelles sont ses origines ?
    Nous sommes des jeunes de la tribu Imghad et nous sommes originaires de la Région de Gao. Nous sommes plusieurs centaines de jeunes à se regrouper pour former un mouvement de protestation.
    Quelles sont vos motivations et que revendiquez-vous ?
    Il n'y a pas de révolution sans motivation, si quelqu'un se lève pour s'insurger sans aucune raison valable ça veut dire que celui-là est un fou. Bien sûr que nous avons des revendications et nous ne sommes point prêts à les négocier. Nous exigeons une meilleure gestion de notre région et une politique de développement prenant en compte tous les secteurs. Il est temps que notre région aussi bénéficie des investissements comme ça se passe dans les autres régions.
    Mais vous dites que vous êtes de Gao et vous ne faites appel, dans votre communiqué, qu'à la jeunesse de votre tribu, est-ce un appel à la xénophobie ?
    Non ! Pas du tout. Nous faisons appel à la jeunesse de notre tribu tout simplement parce que l'idée est venue de nous. Sinon, le développement que nous cherchons est pour le bonheur de toutes les ethnies de la région. Cet appel n'est nullement inspiré d'un quelconque esprit de discrimination et l'appel lancé concerne la jeunesse brave de toutes les ethnies de la région de Gao.
    Accepterez-vous des jeunes Bellas, Sonrhaïs ou autres... ?
    Comme je viens de le dire, notre appel est à l'endroit de toute la jeunesse de la région de Gao. D'ailleurs, ce que vous ne savez pas, la réussite de l'attaque de Ansongo est due quelque part à l'apport que nous ont apporté certains de la localité qui se battent dans nos rangs. C'est pour vous dire que nous ne sommes pas que des Imghads. Et je suis sûr que dans les jours à venir, ils seront plusieurs dizaines à se joindre à nous car le mal est général.
    Selon certaines sources, vous avez été aperçu à Paris il n'y a pas très longtemps et vous étiez de retour du Golfe du moyen Orient, dans quel cadre se situait votre séjour dans cette région si loin de chez vous ?
    Le monde est un village planétaire, il n'y a plus de coin reculé. C'est vrai, je suis arrivé du Golfe il y a à peu près 10 jours avant l'attaque de Ansongo. Mais je regrette de ne pouvoir vous dire le cadre dans lequel se situait cette visite. Ce qui est sûr, les ambitions que nous avons ne peuvent être atteintes en restant cloîtré dans le maquis et nous sommes disposés à nous rendre partout pourvu que le voyage soit utile pour notre objectif.
    Dans quel coin du monde vous vous trouvez à l'instant précis ?
    Je suis à ma base quelque part dans le septentrion malien. Je ne saurais vous dire plus, vous avez posé assez de questions alors que c'est moi qui vous aie appelé. Je vais être court, c'était pour dire, à travers vous, à la nation malienne que nous n'avons pas d'ennemis au Mali. Notre seul ennemi c'est le sous-développement et ceux qui nous l'imposent. Nous sommes disposés à lutter 
    contre ce sous-développement et combattre tous ceux qui s’y enfoncent.

    C’est sur ces mots que notre interlocuteur nous a raccrochés.

    Ousmane Koné

    source: maliweb
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  • Affaire Moussa Kaka : Sévérité discriminatoire

    Retour à la case départ. C’est de cette façon que l’on peut résumer la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’affaire Moussa Kaka, du nom de ce journaliste nigérien, correspondant de Radio France internationale (RFI) dans son pays. La procédure est à reprendre et notre confrère, qui entame son 8e mois de détention dans le cadre de cette affaire, reste toujours derrière les barreaux.

    Pour combien de temps encore ? Nul ne saurait le dire pour le moment. Par contre, ce que l’on peut dire est que le sort semble s’acharner sur le journaliste qui, à l’évidence, est victime d’une sévérité discriminatoire. On ne peut pas effectivement s’empêcher de l’affirmer au regard d’un fait, celui de l’élargissement des deux journalistes français de la chaîne de télévision Arte et du directeur de publication de l’Aïr Info, Ibrahim Manzo, qui avaient eux aussi eu des ennuis pour avoir évoqué le sujet tabou de la rébellion du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).

    Tout se passe comme si on attendait le directeur de la Radio Saraouina FM au tournant. Ayant fini par l’avoir avec cette affaire de rébellion, il n’est plus question de le relâcher malgré les appels à sa libération et le caractère illégal des écoutes téléphoniques, brandi comme preuve irréfutable de sa culpabilité. Il est à craindre que le même jeu de ping-pong judiciaire ne reprenne pour aboutir au même résultat car jusque-là, on se demande quelle partie acceptera facilement lâcher du lest dans ce bras de fer. Le journaliste et son avocat évoqueront toujours le caractère illégal des enregistrements tandis que la partie adverse soutiendra le contraire.

    En somme, et sans perdre de vue la séparation des pouvoirs, nous affirmons qu’il n’y a que la magnanimité du président de la République qui puisse mettre fin à cette affaire sans qu’aucune des parties ne perde la face. Il est plus que temps que le premier magistrat fasse ce geste tant attendu. Plus d’une fois, et dans ces mêmes colonnes, il a été relevé que l’affaire Moussa Kaka a beaucoup entaché l’image du Niger à l’extérieur.

    Par Séni DABO

    Le Pays

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