• Niger : Le MNJ face à ses propres démons
    La rébellion touarègue nigérienne, ne se signale pas, pour une fois, par une attaque quelconque contre l'armée régulière. Elle doit gérer ses propres démons, ceux de la division. La crise que connaît la rébellion, avec l'émergence d'un autre groupe, le Front des forces de redressement (FFR) est-elle de nature à la fragiliser ou alors va-t-elle donner encore plus de fil à retordre au pouvoir nigérien ?
    En général, l'émiettement d'une rébellion armée rend peu visible son combat politique tout en réduisant sa capacité à tenir tête à l'adversaire. Pour le cas des Touaregs, ces derniers mois ont donné lieu à des processus de rapprochement transfrontalier notamment entre Maliens et Nigériens. C'est dire qu'il y a toujours un inconvénient à se disperser. Mais la nouvelle donne nigérienne facilitera-t-elle pour autant la tâche aux stratèges militaires nigériens dont l'option est claire : la guerre à outrance ? Peut-être que momentanément, la rébellion peut être affectée par ces dissonances. Mais si l'on en croit le MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice), le principal acteur sur le terrain, ses forces restent intactes.

    En d'autres termes, le MNJ est toujours le même. N'empêche que la brèche provoquée par la dissidence montre bien que la rébellion n'est pas soudée et qu'elle peut éclater à tout moment. Le régime de Niamey pourrait bien sûr être tenté de se frotter les mains, de voir "l'ennemi" s'entre- déchirer ainsi. La prudence est toutefois de mise, et il faut attendre les prochains épisodes de ce malheureux feuilleton, pour savoir qui gagne dans la situation nouvelle qui prévaut au sein de la rébellion. Il est évident qu'il vaut mieux avoir affaire à un interlocuteur, quand viendra l'heure des discussions, plutôt qu'à plusieurs. C'est l'atomisation des groupes armés au Darfour qui complique la recherche de la paix.

    Car le problème de fond reste le même. Que ce soit avec un ou plusieurs mouvements, le gouvernement nigérien reste confronté à une rébellion armée qui met à mal la paix nationale. Il ne s'agit donc pas d'épiloguer sur les soubresauts au sein du mouvement armé touareg, mais de chercher la solution globale et définitive au conflit. Or, sur ce plan, on est loin du compte. L'option militaire a pris le pas sur celle de la négociation et du dialogue, renvoyant aux calendes grecques l'avènement d'un Nord Niger plein de ce charme qui faisait courir tant de touristes. De même, comme au Mali, la probabilité d'exploiter en toute quiétude les ressources minières de la région devient faible. Autant dire que le développement du pays peut, à terme, être hypothéqué.

    Par Mahorou KANAZOE

    source: Le Pays

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  • Rébellions touareg au Niger et au Mali : Le temps de scissions
    Une scission est apparue au sein du mouvement rebelle touareg des Nigériens pour la justice (MNJ) avec l'annonce de la formation d'un mouvement dissident baptisé Front des forces de redressement (FFR).
    Mohamed Awtchiki Kriska, une figure de la révolte touareg nigérienne des années 1990, s'est propulsé président du nouveau mouvement, alors qu'il avait rallié le MNJ en novembre 2007, le mouvement dirigé par Agali Alamabo et apparu en février de la même année. Awtchiki a jugé que le MNJ est bloqué depuis une année, c'est-à-dire, depuis la reprise des hostilités contre le pouvoir de N'Djamena et que "la population civile reste la seule victime majeure du conflit". Durant la première révolte des Touaregs (1991-1995), il était le porte-parole de la Coordination de la résistance armée (CRA) qui regroupait une dizaine de fronts touaregs. La défection de Awtchiki est lourde de sens pour le MJN, elle peut signer la mort de ce mouvement. Par ailleurs, le sécessionniste a emporté dans ses bagages un autre chef historique de la rébellion des années 1990, signataire des accords de 1995 qui y avaient mis fin, Rhissa Ag-Boula.
    C'est ce dernier qui avait annoncé en janvier dernier le lancement d'une "bataille de l'uranium", minerai dont le Niger est le troisième producteur mondial. Deux autres chefs rebelles ont également rejoint le FFR : Chehna Ag-Hamate et Kaocen Seydou Maïga qui font partie de l'organe directeur du mouvement, respectivement comme commissaire aux relations avec l'Europe et porte-parole des FFR. Théoriquement, le MJN aura vécu avec la naissance du FFR. Depuis le début 2007, les autorités nigériennes font face au MNJ dans le nord du pays, où ce mouvement mène des opérations meurtrières contre des postes militaires. Cette région frontalière de l'Algérie renferme les mines d'uranium et il est également fait état de présence de pétrole dans la partie accolée à la Libye et que ce dernier pays revendique. Malgré de nombreux appels au dialogue, lancés notamment par des députés, le président Mamadou Tandja refuse toute négociation avec le MNJ dont les chefs sont, selon lui, des "bandits et des trafiquants de drogue".
    La ligne dure de Mamadou Tandja aura-t-elle payé ? La rébellion touareg malienne n'a pas elle aussi échappée à ce phénomène de dissidence. Deux années après l'insurrection "fagaguiste" et "bahanguiste", la rébellion touareg qui sévit au Nord Mali laisse éclater ses déchirures. Face au mode opératoire de la rébellion, qui a suscité la désapprobation des populations, y compris chez les Touaregs, le mouvement a fini par s'émietter avec la multiplication des groupes armés.L'entrée en lice de paramètres tels l'islamisme radical, les trafics d'armes, de drogues et la traite des hommes, a compliqué l'imbroglio malien. Sans compter la présence de nouveaux médiateurs dans l'affaire, dont la Libye et son rêve de république saharienne.
    La rébellion armée qui secoue le nord du Mali (Kidal) depuis le 23 mai 2006, a métastasé pour ainsi dire, avec l'émergence de nouveaux groupes armés. L'Alliance du 23 Mai pour la démocratie et le changement, l'ADC, a volé en éclats. Avec une dissidence, Alliance touareg Nord Mali pour le changement (ATNMC)) conduite par Ibrahim Ag-Bahanga, qui avait déposé ses armes et même rejoint l'armée malienne, emportant dans ses bagages le colonel déserteur Hassan Fagaga auquel Bamako avait confié le commandement d'unités spéciales antiterroristes en gestation. Alors que l'ADC est resté attachée à l'accord d'Alger du 4 juillet 2006 qui avait mis un terme aux premiers affrontements armés, Ag-Bahanga. Toutes les choses qui ne sont pas sans implication lorsqu'on sait que cette nouvelle donne conduit à avoir deux interlocuteurs : ceux qui sont restés attachés à l'accord d'Alger (ADC) et ceux qui ont préféré le langage des armes, menés par Brahim Ag-Bahanga a repris le maquis dans une région très convoitée par des forces extra-africaines. Le mal a pris récemment une nouvelle dimension avec l'apparition d'une nébuleuse de groupuscules. Peu connus au départ, ils se distinguent par le fait qu'ils présentent des revendications mal définies donnant le plus souvent même le sentiment de ne point en avoir. Le mouvement touareg malien est aujourd'hui comme un serpent à multiples têtes avec des attaques non revendiquées aux auteurs anonymes et mystérieux.
    Même le théâtre des opérations s'est déplacé : à la partie septentrionale, nord-est de Kidal, on assiste désormais à l'extension des attaques aux régions sud, contre l'armée mais aussi contre des particuliers dont les biens l'objet de razzia et l'apparition du phénomène de prises d'otages pour internationaliser le problème.

    source: liberté-algerie.com
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  • Mali: Bahanga, nous tenons au protocole de Tripoli

    Le chef de l'alliance du nord mali a affirme a notre site touareg-online qu'il tient fermement au protocole de tripoli et tient également a l'application scrite de tout ce qui a été dit dans ce protocole.
    Il a également précise qu'il n'y 'aura nul part de pourparler entre lui et le gouvernement de Bamako tant que le protocole de tripoli n'est pas appliqué sur le terrain.
    Ag Bahanga précise de nouveau: "la partie gouvernementale fait croire aux sponsors du dialogue qu'elle a une bonne volonté de continuer dans cette voie, alors qu'en réalité elle ne fait que profiter du temps pour se préparer a nous attaquer en plein brouillard.
    D' autre part,notre site touareg-online a apprit selon ses sources dans la capitale sénégalaise Dakar, que le représentant de l'ONU actuellement en place a commencer ses contacts avec les chefs de la rébellion touareg pour savoir ce qu'ils pensent de la situation actuelle. Sur ce sujet Ag Bahanga a promis de lever la problématique de la situation du nord mali au seuil de l'ONU après l'appel qu'il a lancé a celle-ci a travers touareg-online. Ibrahim Ag Bahanga ajoute qu'il ne demanderait pas a l'ONU d'assister a des pourparler entre lui et Bamako, les essais avec les pays voisins sont suffisants. Par contre il demanderait a l'ONU et a toutes les associations qui s'intéressent aux droits de l'homme de rendre plusieurs visites aux régions du nord mali pour se rendre compte eux-mêmes de l'état actuel de ces régions.
    Ag bahanga: "nous voulons que l'ONU vienne avec toutes ses associations pour l'éducation, la santé et l'humanitaire pour constater elle même nos conditions de vie. Nous combattons contre l'ignorance, contre les maladies, contre la marginalisation dont on souffre depuis des décennies".
    Selon nos sources a l'intérieure du mali, le pouvoir de Bamako deploit tous ses efforts sur place pour rendre ce conflit un conflit entre frères touaregs. Ce même pouvoir a travers sa presse fait allusion a ses inquiétudes d'assister a des affrontements entre des milices touarègues et la rébellion.
    On a également appris que l'armée malienne a procèdé a des arrestations aux environs de tintadeyni sous prétexte que ces personnes servaient comme espions aux rebelles touaregs.
    Une de nos sources a kidal  nous affirme que l'armée s'est emparée des vivres venants de la libye, tout en laissant les populations souffrir de faim. Cette  même source nous rapporte avoir vu des femmes a Kidal manger du cuir et des enfants pleurer a grandes larmes pour manque de lait.
    source: touaregonline

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  • Des Touaregs maliens fuient les combats et affluent au Burkina
    Près d'un millier de Touaregs maliens fuyant les violences entre l'armée et la rébellion touarègue dans le nord du Mali ont trouvé refuge au Burkina Faso.
    "C'est l'insécurité et la peur qui nous ont fait fuir vers le Burkina. Nous avons vécu la même situation il y a quelques années. Quand il y a un début de conflit, nous préférons partir", a déclaré dimanche à Reuters Mohamed Ben Nayni, hébergé avec 200 autres réfugiés au stade du 4-Août à Ouagadougou.

    "Nous sommes toujours en train de recenser les réfugiés mais je peux vous dire déjà qu'à Ouagadougou ils sont plus de 300, et plus de 600 dans la province du Soum", explique Romain Guigma, coordonnateur national chargé des réponses aux catastrophes de la Croix-Rouge burkinabe.

    "Dans les jours à venir, nous allons entreprendre un recensement dans les autres provinces frontalières avec le Mali", ajoute-t-il.

    Les femmes, les enfants et les personnes âgées semblent en plus grand nombre et la fatigue du voyage est encore visible sur les visages.

    "La plupart de ceux qui sont là ont fait le voyage à pied jusqu'à la frontière. Certains ont tout perdu. Ils ont dû abandonner ce qu'ils avaient pour fuir avec femmes et enfants", explique Mohamed Ben Nayni.

    Boubacar Ag Mohamed, 54 ans, marié et père de quatre enfants, a mis 12 jours pour rallier Ouagadougou.

    "J'ai quitté Kidal au plus fort de la crise et j'ai dû y abandonner un troupeau d'une centaine de petits ruminants et quatre dromadaires", raconte-t-il.


    DEJA DANS LES ANNEES 1990

    Certains des nouveaux réfugiés étaient déjà là au début des années 1990, dans la même situation. Mohamed Alher Ag Abou s'en souvient.

    "J'étais déjà là en 1993. J'étais très jeune. J'ai même été scolarisé pour la première fois sur le site de réfugiés à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou. A l'époque, j'avais rejoint le Burkina de nuit avec ma grand-mère (...) Quand la rébellion et l'armée malienne s'affrontent, on ne fait pas de différence entre les rebelles et les autres Touaregs", explique-t-il.

    Les responsables de la Commission nationale aux réfugiés et la Croix-Rouge sont à pied d'oeuvre pour organiser le séjour des réfugiés touaregs.

    "Nous allons appuyer la Commission nationale aux réfugiés en intervenant dans les domaines de l'hygiène et de l'assainissement et la distribution des couvertures, des nattes et des moustiquaires imprégnées. Quand il s'agira de construire le camp, nous allons également apporter notre appui. Nous estimons à 70% au moins le nombre de ceux qui sont dans le besoin", indique Romain Guigma.

    Parmi les réfugiés, nombreux sont ceux qui souhaiteraient être relogés dans un camp, se sentant à l'étroit dans les locaux du stade - en attendant de pouvoir regagner leur pays et les grands espaces qu'ils affectionnent.

    "Si nous pouvions changer les choses, nous les changerions. Mais la décision ne nous appartient pas. Nous sommes des victimes. Nous ne sommes pas des rebelles mais quand le conflit éclate, on met tous les Touaregs dans le même panier. Nous demandons aux autorités du Mali de trouver une solution à ce problème", déclare Mohamed Ben Nayni.
    source: l'express.fr

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