• Le disque du jour : Tinariwen, "Live in London"/Group Inerane, "Guitars from Agadez"
    Le disque du jour : Tinariwen, "Live in London"/Group Inerane, "Guitars from Agadez"

    Filmés à Londres en pleine gloire (Tinariwen) ou enregistrés à l'arrache au fin fond du Sahara (Group Inerane), les guitaristes touaregs reviennent à l'assaut.

    Comme à Paris quelques jours plus tôt, les Tinariwen avaient mis des baïonnettes au bout des guitares pour envahir la scène du Shepherds Bush Empire de Londres. Lors de ce concert, en décembre 2007, leurs chansons se déployaient selon une stratégie bien rodée, précise, efficace. Par exemple Cler Achel, titre clef de leur dernier album Aman Iman, où Ibrahim commence par égrener les quelques notes qui en composent le motif central. La guitare rythmique d'Intidao appuie cette première salve avec une volée de riffs, autant de coups de sabre qui ont pour effet d'ouvrir le passage au chant principal, au contre-chant et au tambour. Enfin, dernier à monter à l'assaut, Eyadou finit d'enfoncer les lignes adverses avec sa basse canon. Encerclé, le public n'a alors plus d'autre choix que de se rendre et suivre en captivité les magnétiques Touaregs, qui portent la fierté d'âme avec la même classe que le chèche.

    Filmé par Darren Simon, ce fameux concert de Shepherds Bush sort aujourd'hui en DVD avec de nombreux bonus. On y trouvera un mini documentaire tourné dans la région de Kidal, fief du groupe, et une longue et passionnante interview d'Ibrahim où ce dernier raconte les circonstances de son exil, les raisons qui l'ont poussé à rejoindre la rébellion et la manière dont Tinariwen s'est formé dans un camp d'entraînement militaire en Libye. Eyadou donne aussi quelques conseils sur la meilleure façon de nouer un chèche.

    Pour ceux qui ont découvert le groupe avec The Radio Tisdas Sessions en 2002, ce film sera édifiant, tant sur le chemin parcouru que sur les raisons de leur succès à travers le monde. Car, plus efficace et plus pro, Tinariwen n'en reste pas moins terriblement poignant, jamais séparé, jusque dans les lointains septentrions, de cet excédent de bagage impalpable, de cette solitude dont on dit qu'elle est le puits d'où chaque poète du désert tire son inspiration : l'äsouf. L'äsouf étant susceptible de se changer en un djinn (génie malveillant), le nomade a d'autant plus de raison de conserver son chèche sur la tête, qui, déjà, le protège du soleil et du sable. Ailleurs l'äsouf, "cette tristesse du diable", s'appelle "blues", ou "saudade", mais se rapporte à un même sentiment de vide "où se mêle le souvenir encore vibrant d'une présence." (Chants Touaregs de Dominique Casajus, Albin Michel, 1997) "J'ai passé une saison en marche, lié aux êtres aimés par la tourmente de mes pensées", chante Ibrahim dans Cler Achel. Cette solitude et cette errance inapaisée, Ibrahim et les membres fondateurs les ont connues intimement alors qu'ils participaient à des opérations commandos pendant la rébellion des années 80. Ces sentiments les lâchent d'autant moins que 2008 a vu le feu de la rébellion reprendre dans la région de l'Adrar, mais aussi dans celle du Tamesna, entre Mali et Niger, d'où nous arrive Group Inerane.

    Comme l'a révélé la récente compilation Ishumar, Tinariwen a été à l'origine d'une véritable révolution culturelle, qui s'est ensuite propagée à travers tout le pays touareg au moyen de la seule guitare électrique. C'est Ibrahim, le premier, qui a branché la musique traditionnelle touareg sur l'ampli du rock pour en faire un style qu'adapte aujourd'hui la nouvelle génération. De Bibi Ahmed, leader d'Inerane, on sait peu de choses sinon qu'il a lui aussi converti à la guitare un répertoire de chansons, certaines dues à son mentor Abdallah Oumbadougou. Le son de l'instrument, particulièrement crasseux, évoque le rock garage le plus liminaire, surtout assorti d'une batterie caverneuse et d'une petite basse cour de choristes survoltée. Ce premier album, qui devrait ravir ceux qui aiment leur musique from the crypt, nous ramène ainsi à cette période charnière où les Tinariwen enregistraient des cassettes dans la clandestinité, au risque d'y laisser leur peau. Ces cassettes servaient ensuite de tracts, incitant les jeunes des campements au soulèvement.

    La situation que connaît le nord Niger aujourd'hui est d'une gravité sans précédent, en raison des nombreux gisements d'uranium qui s'y trouvent. Il y a 15 ans, les Tinariwen abandonnaient la mitraillette pour la guitare. A les voir sur scène, ou à écouter l'album d'Inerane, pas sûr que l'intention était vraiment de désarmer.

    Tinariwen - Live in London (Independiente/Pias)

    Group Inerane - Guitars from Agadez (Sublime Frequencies/Orkhêstra)

    Source: lesinrocks.com

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  • De Tamarasset à Tarascon

    Dans la cadre de la programmation culturelle, Tarascon accueillera les 17 et 18 novembre des musiciens Touaregs venus tout droit de Tamanrasset, au fin fond du Sahara algérien. Riche de plusieurs siècles de vie nomade, le peuple Touareg a développé une société originale, très hiérarchisée, où la musique et la poésie occupent une place importante. Ceci est d'autant plus remarquable que les conditions de vie en milieu désertique sont très difficiles, parfois à la limite de la précarité, mais loin d'étouffer tout élan poétique, elles l'ont exacerbé et nourri, sur les accents d'une vielle monocorde unique, l'Imzad. Cet instrument archaïque était jadis exclusivement réservé aux femmes, mais seule la voix de l'homme était admise à se mêler à celle de l'instrument. Chaque événement, n'importe quel détail de la vie, tout est encore rimé ou chanté. La valeur donnée à cet acte en lui-même est particulière, l'ambiance et l'atmosphère en sont tout le charme. La culture Touareg, en grand danger de disparaître il y a seulement quelques années, est enfin reconnue : le 6 novembre dernier a été posée à Tamanrasset la 1ère pierre de la Maison internationale des Artistes, qui a pour but d'aider à la reconnaissance et au renouveau de la culture targuie, notamment à travers l'enseignement de la fabrication et de la musique de l'imzad.

    Le mardi 18 à Tarascon, un coup de projecteur sera donné sur cette culture issue de la nuit des temps, grâce à la rencontre de cinq Hommes bleus du désert. Au programme diaporama, échange et concert pour découvrir toute l'authenticité de ces artistes du désert.

    Le 18 novembre à 20h 45 au centre culturel, réservations au 05 34 09 88 88.

    Source: la depeche.fr

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  • Le blues du désert

    "Desert Crossroads" - détail de la pochette. [etranfinatawa.com]

    "Desert Crossroads" - détail de la pochette. [etranfinatawa.com]

    Découvrez la musique du groupe Etran Finatawa, inspirée par la culture nomade.

    En tournée en Europe et en Suisse, les musiciens nigériens viennent de sortir un nouvel album, "Desert Crossroads".

    Etran Finatawa est un groupe nigérien né du désir de musiciens peulh-wodaabés et touaregs de travailler ensemble. Il propose une musique originale, inspirée de leurs riches cultures nomades, une véritable invitation à danser.

    Etran Finatawa, qui signifie "les étoiles de la tradition", constitue un jumelage de deux cultures. Bien que les Touaregs et les Wodaabés vivent souvent dans les mêmes régions, leurs cultures, leurs chants et leurs danses sont très différents. La musique de ce groupe est ainsi un symbole pour la réconciliation, la paix et la bonne cohabitation des peuples.

    En concert en Suisse:

    • 12.11.2008 - Esprit Frappeur, Lutry (VD)
    • 14.11.2008 - Café Mokka, Thun (BE)
    • 15.11.2008 - Cine Scène, Sainte Croix (VD)

    Source:rsr.ch

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  • Pour la deuxième année consécutive, la Cure salée n’a pas été organisée cette année à Ingall, dans la région d’Agadez.

    Célébrée depuis la nuit des temps, cette fête des éleveurs était organisée pendant le mois de septembre pour marquer le retour des éleveurs partis en transhumance.

    Saluons avec dignité le souvenir de cette fête, et espérons la paix que nous appelons tous.

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    Festival « Rawafid Azawane » de Laâyoune, du 14 au 17 novembre

    Réduite à 4 jours, elle se tient cette année sous le thème « les lumières du désert et rythmes du monde ». Elle comporte un programme riche et varié, réservé uniquement à la musique et à la poésie musicale hassani, contrairement à la première édition, nous ont déclaré les organisateurs, lors d’un point de presse de présentation de cette manifestation culturelle d’importance vitale. Elle connaît la participation de grandes figures de la chanson marocaine et arabe : Samira Bensaid, Rabai Soubai , Saida Charaf, Rachida Talal , ces deux dernières étant des vedettes de la chanson marocaine d’origine sahraouie.

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    Festival du Chameau, Tessalit, 29-30 décembre 08,1° janvier 2009

    A travers la fête du chameau, l’Association des Méharis" TINIDJ MADH " vise à :

    Protéger et préserver le patrimoine culturel, Approfondir les relations entre les populations bédouines, Instaurer et organiser un espace d’expression, d’expansion culturelle, Promouvoir la recherche scientifique dans le domaine de la santé cameline, Rechercher les créneaux porteurs pour les éleveurs.

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    8ème Festival du désert d’Essakane, 8,9,10 janvier 2009

    Cela fait sept ans déjà que les Touareg d’Algérie, de Mauritanie, du Mali et du Maroc se donnent rendez-vous à Essakane, une ancienne oasis à 65 km du nord-ouest de Tombouctou pour la célébration du Festival du désert qui a lieu chaque début d’année. Pour l’édition 2009, il est prévu à partir du 8 janvier et s’étalera sur trois jours. Le Festival du désert puise ses origines dans les traditionnelles festivités ancestrales des Touareg. A ses débuts, il rassemblait seulement les tribus du Mali, mais aujourd’hui il a ouvert ses portes à d’autres. Il abrite, entre autres, des représentations de danses touareg, des concerts musicaux, des randonnées à dos de chameau ainsi que des expositions de poterie.

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    La Sabaïba, Djanet, 9 janvier 2009

    Fixée le dixième jour du mois de Muharram, premier mois de l’année musulmane, la fête coïncide avec la date de l’Achoura, fête musulmane qui a plusieurs significations : l’accostage de l’Arche de Noé, Moïse dans le feu, Adam quittant le paradis terrestre. ..

    Lors de cette cérémonie touarègue unique, l’ensemble des habitants du Tassili N’Ajjer se réunissent pour se remémorer et surtout reconduire les batailles du passé.

    La légende raconte qu’il y a 3000 ans de cela, devant la défaite de Pharaon face à Moise, les tribus touarègues décidèrent de mettre fin à leurs guerres fratricides et signèrent la paix.

    Depuis, chaque année, dix jours durant, les 2 communautés touarègues préparent les festivités avec enthousiasme : combats, chants des femmes et danses des hommes…

    La fête s’achève par la reconstitution de la signature de paix qui mit fin aux combats sans fin que se livraient les tribus du tassili N’Ajjers et qui scella le destin pacifique des communautés.


    Festival Touareg de Ghat (Lybie) , 29 –30- 31 décembre 2008

    Le festival de Ghat a été organisé la première fois en 1994. Les touaregs se retrouvent pour un festival avec au programme : joutes oratoires, courses de chameaux…


    Festival de Tin Hinan à Tamanrasset, , du 23 au 24 février 2009

    Vingt- six pays africain ainsi que des pays arabes et européens prendront part au festival de Tin Hinan.

    C’est en ces lieux que se trouve le tombeau de la reine Tin Hinan ayant régné à la fin du IIIè siècle. Ce tombeau représente l’une des attractions touristiques principales du sud de l’Algérie.

    Avec cet événement, les membres de l’association aspirent à faire connaître d’autres vestiges historiques, parmi lesquelles figurent les gravures rupestres, des cimetières ancestraux et des maisons traditionnelles.

    La région se veut aussi une plaque tournante des échanges culturels africains et du reste du monde. Certains pays comme le Niger, le Nigeria, le Mali et le Mozambique sont habitués à prendre part au festival de Tin Hinan, à travers des troupes de musique, de danse ou encore d’autres composantes de leurs cultures respectives.

    La manifestation revêt essentiellement un caractère féminin, car en encourageant la présence des femmes, les organisateurs veulent perpétuer dans les mémoires des peuples d’Afrique le souvenir de la reine Tin Hinan. Un concours de miss Tin Hinan est d’ailleurs organisé à chaque édition de ce festival.

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    Source: Temoust

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  • Cela fait sept ans déjà que les Touareg d'Algérie, de Mauritanie, du Mali et du Maroc se donnent rendez-vous à Essakane, une ancienne oasis à 65 km du nord-ouest de Tombouctou pour la célébration du Festival du désert qui a lieu chaque début d'année. Pour l'édition 2009, il est prévu à partir du 8 janvier et s'étalera sur trois jours.
    Le Festival du désert puise ses origines dans les traditionnelles festivités ancestrales des Touareg. A ses débuts, il rassemblait seulement les tribus du Mali, mais aujourd'hui il a ouvert ses portes à d'autres. Il abrite, entre autres, des représentations de danses touareg, des concerts musicaux, des randonnées à dos de chameau ainsi que des expositions de poterie.
    Cette année, plus d'une dizaine de groupes prendront part aux festivités. Les spectacles auront lieu sur une scène en plein air avec pour décor les dunes et le paysage verdoyant de l'oasis qui sera aussi le site d'accueil des visiteurs lesquels viendront goûter, le temps d'un festival, aux joies de la vie simple que rythmeront les sonorités de cette musique originelle que la modernité n'a pas trop dénaturée. Au programme de cette huitième édition, huit groupes locaux : Tamnana, Tabol, Igbayen, Tachidialt, Tindé, Shallo, Kabalala et Takamba.
    D'autres artistes des régions voisines du Mali seront de la partie. Parmi les groupes et chanteurs attendus, on cite Tinariwen (Famous Touareg Group From Kidal), Désert Blues
    (un collectif réunissant trois groupes maliens, Habib Koité, Tartit et Afel Bocoum), Kheira Arby (Tombouctou), Imarhane (Tombouctou), Samba Touré, Bocar Madjo (Gundam), Vieux Farka Touré (Niafunké). Quant aux autres pays d'Afrique, ils seront représentés par le groupe Amarg Fusion (Maroc) et Etrane Finatawa (Niger).
    Le Festival du désert d'Essakane s'inscrit dans le cadre de la protection des patrimoines touareg qui se caractérisent par leur originalité qu'on peut inscrire au chapitre des «particularités
    culturelles» des différents pays où vivent les Touareg. Durant ce festival, les visiteurs pourront découvrir toute la beauté des danses touareg et apprécier les musiques et les chants, à cheval entre authenticité et modernité, authentiques dans leur attache à la culture originelle (textes) et modernes dans leur instrumentation et composition (les artistes utilisent des instruments modernes (guitares électriques, synthés et batteries côtoient les xylophones, les djembés et les choras). Ce rendez-vous reste l'un des moments forts que les amoureux de belles musiques et d'art pur peuvent s'offrir. A propos du Festival du désert d'Essakane, Robert Plant, chanteur du groupe de rock britannique mythique Led Zappellin a déclaré à Rollings Stones Magazine que «c'est l'une des choses les plus sincères que j'aie vues depuis très longtemps. C'est époustouflant de pouvoir jouer en plein air, sur le sable, il n'y a ni portes ni argent. Cela me rappelle le lieu où j'ai chanté la première fois».
    La Tribuneonline
    par Wafia Soufiane
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