Contribution: Coup d’Etat au Niger

Nous avons tous été surpris par le réveil et le revirement de M. Tandja ,  lui qui, élu démocratiquement, après dix ans à la tête du pays, décide tout bonnement de le transformer en une  propriété à lui, à effacer toute espèce d’émancipation démocratique véritable.

Nous n’avons toujours rien compris à cet état de fait (maladie du pouvoir, matérialisme, maladie mentale,  abus de pouvoir, peur d’être poursuivi, influence de son entourage... Dieu seul sait et Tandja lui-même !).

     Tandja oublie qu’on est en 2010 et que les Nigériens ne sont plus ce peuple analphabète vivant à l’âge de pierre, fier et patient, ne s’intéressant que peu à la chose publique,  la délaissant à une certaine classe des professionnels de la politique. Le Nigérien a pris goût à la liberté et au droit.Il ne fera pas de concession dans ce domaine. Que l’histoire le retienne.

    L’Armée du Niger n’est pas cette garde traditionnelle du sultan qui ne fait qu’exécuter le bon vouloir du chef, sans chercher à comprendre ; elle a son sein de valeureux hommes instruits et cultivés, qui pensent à leur avenir, celui de leur pays et de leurs frères et sœurs. Ils suivent avec attention et compréhension  l’évolution du monde.

     Dès que cette idée ait commencé à germer dans la tête de notre vieux Président, la force s’installe : emprisonnement d’hommes politiques, de journalistes, de syndicalistes. Des préparations folkloriques de manifestations sur mesure soi-disant émanant du peuple sont organisées un peu partout. La couverture des manifestations de l’opposition est interdite ou intimidée … Le coup de force constitutionnel est en marche sans considération aucune.

     La communauté internationale crie haut et fort son opposition à cette mascarade ; des sanctions sont à l’ordre du jour (USA, UE, CDEAO)  Tandja n’en a cure… Il enferme le Niger sur lui-même…

     Une opposition forte s’organise à l’intérieur et à l’extérieur et le régime dictatorial peine à maîtriser la situation.

     Le silence de l’indifférence du Président Français  encourage le Président Tandja à persister dans son dessein, d’autant plus qu’il a la bénédiction de son nouvel allié la Chine, peu regardante sur les droits humains et payant largement ses intérêts.

     La CDEAO a tenu fort face à l’idée de Tandja et le Président Nigérian (proche du Niger par ses racines) fait une affaire personnelle l’engagement de ramener Tandja à la raison, même militairement.

    Ainsi Tandja engagea le Niger et son peuple dans une impasse suicidaire à la seule fin de rester scotché à vie au fauteuil de la magistrature suprême et disposer des richesses du Pays comme on disposerait de son salaire. L’administration est déréglée, la famine s’installe aggravée par une mauvaise pluviométrie, les activités économiques et les bailleurs de fonds freinent.

    Tandja reste insensible aux réalités douloureuses du peuple et s’enferme dans la fuite en avant plus que jamais.Ne dira-t-il pas devant Wade en haoussa (preuve d’incivilité) que le mouton est égorgé, il n’y a plus qu’à venir manger la viande ?! Ne dira-t-il pas à Diffa « mon niger » et que la politique est l’art de mentir ?!

 Notre Armée vient de nous sauver d’un naufrage inoui ! Preuve qu’elle a le sens du devoir et qu’elle est résolument républicaine et possède une avance démocratique sur nos politiciens qui retombent à chaque fois dans la politique des intérêts personnels au détriment du peuple et du pays.

  Le peuple du Nord possède une avance sur les autres Nigériens dans la manière de sentir le vent tourner vers la mal gouvernance et tire la sonnette d’alarme. Au lieu de le comprendre on le combat.

  Les deux remparts de la démocratie sont l’Armée et la rébellion touarègue .Si on arrive à vaincre une rébellion mal structurée on ne peut acheter la conscience de tous les militaires, émanation de nous tous.

   Le Niger revient de loin. A nous tous de sonder les voies et moyens pour que pareille tragédie ne recommence plus.

   Allons à une moralisation stricte de notre administration et de nos partis politiques, que la prise de conscience soit définitive. Installons des institutions crédibles et élaborons des textes verrouillés sans ambiguité aucune.

    Bannissons le tribalisme, le régionalisme, la corruption d’Etat, l’impunité

    Installons une vraie démocratie, pas la démocratie de façade de Tandja

Vive un Niger Uni et démocratique

Mahmoudan Aghali candidat aux élections présidentielles