• Retour au bercail pour Hama Amadou

    L'ancien Premier ministre est rentré de son exil en France, où il vivait depuis 2009. Arrivé à Niamey dans la nuit du 25 au 26 mars, il devrait rester libre en dépit de deux mandats d'arrêt internationaux émis contre lui par la justice l'an passé.

    Mamadou Tandja déchu, la voie est libre pour les exilés politiques du régime. La junte au pouvoir le leur a assuré : ils peuvent désormais rentrer au pays sans avoir à craindre de poursuites. Hama Amadou, ancien Premier ministre de 2000 à 2007, a entendu cet appel. Son retour de Paris s'est fait dans la nuit du jeudi 25 mars, a-t-on appris auprès de son entourage. "Il est rentré en toute discrétion jeudi vers minuit", a confirmé Oumarou Dogari, un proche de Hama Amadou, qui a précisé que l'ancien Premier ministre vivait principalement en France depuis avril 2009.

    A cette date, Hama Amadou avait quitté son pays après avoir été écroué dix mois pour détournement présumé de fonds publics, avant de bénéficier d'une 
    libération conditionnelle.  Après son départ, la justice nigérienne avait lancé deux mandats d'arrêt internationaux contre lui, en juillet et octobre 2009, l'accusant de "blanchiment de capitaux" et d'"enrichissement illicite". Mamadou Tandja, alors encore en fonction, avait vainement compté sur la coopération internationale pour obtenir son extradition dans le but de le présenter à la justice nigérienne.

    Concurrent de Tandja

    Avant de subir l'ire présidentielle, Hama Amadou était pressenti pour succéder à Mamadou Tandja. Mais ce dernier a, tout au long de l'année 2009, affirmé sa volonté de se maintenir au pouvoir et d'écarter toute concurrencepotentielle. En dépit de l'échéance de son ultime mandat, fin décembre 2009, il a fait modifier la Constitution en s'appuyant sur un référendum très controversé. Il a ensuite dissous la Constitution et le Parlement, plongeant le pays dans une grave crise institutionnelle, pour finir renversé le 18 février par un coup d'Etat militaire. Le Conseil suprême de restauration de la démocratie (CSRD) à présent au pouvoir souhaite rapidement placer à la tête du pays un civil sorti des urnes. La date des élections n'est cependant toujours pas fixée.

    Hama Amadou n'est pas le premier homme politique nigérien à effectuer un retour d'exil depuis l'invitation lancée par le gouvernement de transition. L'ex-président du Parlement, Mahamane Ousmane, a lui aussi regagné Niamey mercredi 24 mars après huit mois passés au Nigeria.

    Jeune Afrique 

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