• MALI: Gestion de la rébellion touarègue : Bruxelles détrône Alger ?

    MALI: Gestion de la rébellion touarègue : Bruxelles détrône Alger ?

    Le 2è vice-président de l'Assemblée nationale, M. Assarid Ag IMBARCAOUANE, était à Bruxelles, du 7 au 9 de ce mois, à la tête d'une délégation de députés malines pour plaider auprès des ambassadeurs africains et ceux de la communauté internationale la cause officielle du gouvernement dans la crise au nord, notamment à Kidal, depuis l'éclatement de la nouvelle rébellion armée sous l'égide de la bande à Bahanga.

    Est-ce à dire que le centre de gestion de la crise du nord va-t-il se déplacer en Europe aux dépens de l'Algérie et de la Libye qui s'étaient jusque-là arrogé le veau rôle de « médiateurs incontournables » dans cette crise au nord du Mali ?
    L'honorable Assarid Ag IMBARCAOUANE, l'élu ADEMA de Gao, est rentré mercredi soir de Bruxelles où il avait conduit une délégation de députés pour donner la « bonne information » aux diplomates africains et autres officiels européens sur la crise qui sévit au nord du Mali depuis le 23 Mai 2006, mais qui a connu un regain de tension plus forte en août 2007 avant d'exploser littéralement en avril 2008 avec l'attaque du poste avancé d'Abéibara qui, au regard du bilan macabre du côté des assaillants comme de celui des forces armées régulières, a été un vrai carnage. Ce qui a conduit l'Assemblée nationale à sortir de son mutisme pour organiser un huis clos, le 19 juin 2008, sur la question du nord en invitant le gouvernement à s'expliquer devant les députés en édifiant ceux-ci sur les tenants et les aboutissants de cette crise récurrente.

    Le choix de l'honorable Assarid, selon des sources proches de Bagadadji, s'explique par le fait qu'il ne peut être accusé de parti pris en faveur des rebelles ou du gouvernement parce que, comme son non l'indique, il est membre à part entière de la communauté touarègue qui a intérêt à être « objectif » dans la narration des faits pour ne s'aliéner la sympathie ni des uns ni des autres. D'autre part, soulignent les mêmes sources, la présence de M. Ag IMBARCAOUANE à l'Assemblée nationale et sa longévité à Bagadadji sont la preuve éclatante que la communauté touarègue n'est pas exclue du jeu politique et institutionnel au Mali. Bien au contraire, en application du Pacte national, après la rébellion des années 1990, a argumenté le député Ousmane BAH dans un entretien accordé à un journal de la place, les Touaregs sont même « majoritaires » dans les institutions de la République et les forces armées et de sécurité en terme de « proportion réelle » dans la population globale du Mali.

    Quant au choix de Bruxelles, selon des sources concordantes, il n'est pas fortuit non plus après une certaine impasse dans la gestion de cette crise en dépit de l'implication des pays africains comme l'Algérie et la Libye. En effet, capitale de l'Union européenne, Bruxelles est l'épicentre de la propagande acquise à la cause rebelle au Mali comme au Niger. C'est M. Paul PANDOLFI qui donne la clef de cette compassion à travers une étude intitulée « Les Touaregs et Nous : une relation triangulaire ? » qui traite des représentations que les Occidentaux se sont faites des hommes du désert et qui éclairent sur la fascination et les liens étroits existant entre ces deux populations si « lointaines » et si « proches » dans un certain sens. Aussi, avons-nous l'explication partielle du lobbying des milieux français, parmi les associations des droits de l'homme et autres fondations humanitaires, en faveur des « hommes bleus » comme une minorité ethnique menacée par les autres peuples « noirs » du Sahara. Aussi, la piste de l'Europe pour trouver une solution durable à la question touarègue est-elle envisagée avec sérieux par tous ceux qui sont impliqués au plus haut niveau dans la gestion de cette crise.

    Par Seydina Oumar DIARRA-SOD

    Source:djaladjomathematiques
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