• Grève au Niger contre la tenue d'un référendum

    NIAMEY - Des travailleurs nigériens ont déclenché jeudi une grève de 48 heures à l'appel de sept centrales syndicales qui veulent contraindre le président Mamadou Tandja à renoncer à un référendum sur une nouvelle constitution qui lui permettrait de perpétuer son régime.

     

    Le second quinquennat du président Tandja, 71 ans, s'achève le 22 décembre et il ne peut en briguer un troisième, aux termes de la Constitution de type semi-présidentiel en vigueur depuis 1999.

    Il a convoqué les électeurs pour un référendum le 4 août afin de doter le pays d'une Constitution de type présidentiel qui lui accorderait aussi une transition sur trois années supplémentaires, en dépit d'une décision de la Cour constitutionnelle, juridiction suprême, qui a stipulé que le projet était contraire aux dispositions de la Loi fondamentale.

    Le mot d'ordre de grève des centrales est motivé officiellement par des revendications salariales, mais il s'agit de contourner l'interdiction faite aux syndicats de lancer des actions à l'appui de revendications politiques, a expliqué Amadou Harouna, porte-parole de l'Intersyndicale des travailleurs du Niger, coalition des sept centrales qui, comme l'opposition politique, dénoncent "un coup d'Etat constitutionnel".

    PLEINS POUVOIRS

    Jeudi, le mot d'ordre a été partiellement suivi dans les administrations publiques et ignoré du secteur privé, en particulier des marchés et commerces, des banques et assurances, des transports collectifs et des entreprises.

    "On ne peut lancer un mot d'ordre de grève et dire qu'il va réussir à cent pour cent, mais en tout cas, les ministères ont été affectés", a dit Amadou Harouna à la presse.

    Le 23 juillet, la justice avait interdit une grève de 48 heures des travailleurs prévue pour les mêmes motifs, jugeant ces motifs illégaux.

    Le chef de l'Etat nigérien, pour faire aboutir son projet de référendum, a dissous le parlement, seule institution à même de le poursuivre pour haute trahison, s'est adjugé les pleins pouvoirs en particulier ceux d'ordre législatif, et a remplacé les membres de la Cour constitutionnelle qui lui étaient hostiles.

    Tandja affirme que les Nigériens souhaitent son maintien au pouvoir afin de mener plusieurs chantiers importants, entre autres un projet minier avec le français Areva qui fera du pays le deuxième producteur d'uranium à l'horizon 2012, un projet de raffinerie avec la Chine et de construction d'un barrage hydroélectrique avec les bailleurs de fonds.

    Des critiques ont été émises à l'étranger mais le chef de l'Etat nigérien a dit qu'il ne cèderait pas aux pressions ni aux menaces de sanctions économiques.

    L'Union européenne a déjà annoncé la suspension d'une aide budgétaire. 

    l'expresse 
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