Etape 10: Viladoms le plus malin, Sainz prend le large

La plus longue spéciale du Dakar a finalement été réduite en raison de la faible portance du sable. Sur les 476 kilomètres du parcours, les concurrents ont quand même eu droit aux gigantesques dunes de l’Atacama et à de sérieuses difficultés de navigation. Sur deux roues, Jordi Viladoms a profité des approximations des ouvreurs pour s’offrir sa première victoire de spéciale sur cette édition. Marc Coma, bien calé dans la roue de Despres, conserve la tête du général. En autos, Carlos Sainz, avec une sixième victoire de spéciale cette année, a affirmé sa supériorité, y compris sur sable. En camions, Vladimir Chagin a confirmé sa domination en remportant une 4ème spéciale.

C’est sous un ciel légèrement couvert que les motards se sont élancés pour cette 10ème étape du rallye, une grande boucle avec départ et arrivée au splendide bivouac de Copiapo. Parti 5ème dans la matinée, il a fallu une centaine de kilomètres à Cyril Despres pour revenir sur les 4 le devançant : Verhoeven, Frétigné, Coma et Lopez. Le tenant du titre réalisait ainsi les meilleurs temps de passage au 4 premiers CP.

La situation allait pourtant radicalement changer au-delà du kilomètre 300. Menant la course, Cyril Despres emmenait ses poursuivants, Coma et Lopez, sur une fausse piste. Conséquence : Viladoms et Duclos partis plus tardivement profitaient de la situation et s’offraient les meilleurs temps au kilomètre 423 avec un bel écart sur les premiers du général.

Il restait ensuite la portion de dunes la plus compliquée à négocier mais passaient sans incidence par le duo de tête. Victorieux de l’étape de Zouerat il y a deux ans, Jordi Viladoms s’octroie un deuxième succès en spéciale sur un Dakar. Il devance le Franco-Malien Alain Duclos de 1’06 et le Portuguais Helder Rodrigues de 8’29.

Au général, le marquage à la culotte de Coma sur Despres a une nouvelle fois fonctionné malgré la navigation hésitante du Français. Le Catalan perd 3’37 sur le double vainqueur du Dakar mais gagne du terrain sur David Frétigné, maintenant pointé à 1h24. Le pilote Yamaha a également eu droit à sa longue séance de jardinage. Despres est quand à lui à 1h31 du leader catalan.

Après une prestation de premier ordre dans l’étape de la veille, la boucle autour de Copiapo pouvait être appréhendée comme le test ultime pour Carlos Sainz, toujours débutant auto-proclamé en matière de pilotage sur dunes. C’est justement sur ce terrain peu familier qu’il a continué d’écrire une nouvelle page de l’épreuve, en décrochant une 15ème victoire de spéciale dans sa courte carrière. Parmi les neuf pilotes qui ont fait au moins aussi bien, Sainz est le seul à n’avoir jamais remporté le Dakar.

Mais l’opération du jour pourrait bien l’aider à réparer cette incongruité. En plus d’une quatrième victoire consécutive, Carlos Sainz a en effet soigné son avantage au classement général, reléguant son premier rival et néanmoins coéquipier, Mark Miller, à plus de 27 minutes. Giniel De Villiers, qui a quant à lui perdu de précieuses minutes coincé dans le creux d’une dune, peut lui aussi penser à abdiquer devant la supériorité manifeste du « matador ». Et Joan « Nani » Roma, bridé par la menace de surchauffe moteur de son Lancer, ne peut guère espérer mieux que sa 4ème place, à 1h13’ de Sainz.

L’écrémage de la première semaine de course donne potentiellement l’occasion à de nouveaux visages d’apparaitre dans le trombinoscope des vainqueurs d’étapes. C’est à coup sûr le raisonnement qu’a adopté Orlando Terranova au départ de Copiapo. L’Argentin, souvent placé mais pas encore gagnant, a d’emblée donné du rythme à son X3, passé aux deux premiers CP avec le meilleur chrono. Mais comme cela arrive parfois au sein du team X-Raid, « Orli » a confondu vitesse et précipitation : après une sortie de piste et quelques tonneaux au kilomètre 180, le rêve d’une première victoire de spéciale argentine sur le Dakar s’est envolé. Robby Gordon, qui a déjà remporté trois spéciales sur le Dakar par le passé, a toujours son compteur bloqué sur l’édition 2009. Après avoir passé sa journée à poursuivre Sainz, et même signé les meilleurs temps aux deux derniers points de chronométrage, il rate sa cible pour 21’’. Les occasions se feront maintenant rares.

Les conditions climatiques ayant rendu le sable extrêmement mou, la spéciale des camions a été réduite, s’achevant au kilomètres 425, c’est-à-dire avant la difficile dernière portion de dune. La montée en puissance de Vladimir Chagin s’est confirmée sur la boucle de Copiapo. Le quintuple vainqueur de l’épreuve, s’est offert un 4ème succès en spéciale sur ce Dakar, le 47ème de sa carrière. Au finale il devance le Néerlandais Gerard De Rooy de 1’44 et son coéquipier chez Kamaz, Firdaus Kabirov de 3’56.

Le Tsar se rapproche encore d’avantage du record de 6 victoires de Karel Loprais, possédant plus d’une demi-heure d’avance sur son dauphin Kabirov.