• Crise au Nord Mali : Les nouvelles exigences de Bahanga

    Crise au Nord Mali : Les nouvelles exigences de Bahanga

    Après un séjour en Libye, Bahanga se réinstalle dans les grottes de Tegharghar et pose de nouvelles exigences : la reprise du dialogue et l’implication de la classe politique malienne.

    « Sans un meilleur sentiment de justice, sans une vraie démarche des autorités centrales maliennes pour reprendre le dialogue, faciliter une médiation politique pour parvenir à la stabilité, et sans une implication de la classe politique malienne, des milliers de Touareg seront condamnés à vivre une arme à portée de la main », telle est la déclaration de l’Alliance Touareg Nord Mali pour le Changement contenue dans un communiqué de l’ATNMC. Et depuis, le chef rebelle, Ibrahim Ag Bahanga a rejoint Tegharghar, la base militaire de la rébellion située dans les grottes, non loin de Kidal.

    Depuis quelques semaines, revenu au bercail de son séjour libyen, le chef de l’ATNMC, Ibrahim Ag Bahanga y a élu domicile. Lorsqu’il a, en Octobre dernier, regagné la Libye, reniant la médiation algérienne, Ibrahim Ag Bahanga, Prési-dent de l’Alliance Nord Mali pour le Changement, avait démenti des informations, selon lesquelles il abandonnait le maquis. Les termes étaient clairs : Nous démentons les informations selon lesquelles « ma présence en Libye signifie retraite…pour ceux qui connaissent très mal le dossier Nord Mali ». Nous informons que les personnes résidant à Bamako entre autres le député ancien porte parole de l’Alliance Démocratique ne peuvent nullement parler ou négocier en notre nom.

    Le retour de Bahanga à Kidal confirme cette déclaration qui date du 13 Octobre 2008. Le chef rebelle ajoutait, « si dans les jours qui viennent les autorités maliennes ne répondent pas à notre invitation de dialogue, elles assumeront ce rejet de dialogue qui pourrait avoir des répercussions graves dans les jours qui viennent sur le terrain, car notre mouvement est très présent sur l’ensemble des régions du Nord. Nous ne manquerons pas de saisir et de prendre à témoin une fois de plus la communauté internationale et les partenaires du Mali de cette politique des dupes qui consiste à remettre au lendemain tout espoir de réconciliation et de développement ».

    Dans un communiqué récent l’ATNM déclarait la « rupture des concertations entre Alliance Touareg Nord Mali pour le Changement et les autorités maliennes ». -C’était suite à la rencontre à Kidal, le samedi 15 novembre, entre représentants de plusieurs groupes de rebelles touareg du Mali, réunis dans l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) et une délégation gouvernementale comprenant deux ministres (les généraux Kafou-gouna Koné et Sadio Gassama) pour relancer le processus de paix.

    La réunion a vu la participation de l’ADC des membres du comité de suivi de l’accord d’Alger comprenant des rebelles touareg, des représentants du gouvernement malien et de la médiation algérienne. Le communiqué de l’ATNM apporte un démenti de sa participation à cette rencontre de Kidal, l’ATNMC en soutenant qu’il s’agissait d’une rencontre entre « les autorités locales de Kidal et les émissaires venus de Bamako. Aucun responsable politique ni militaire de l’ATNMC n’a participé à cette rencontre ni de près ni de loin », précisait la rébellion. « Depuis plusieurs mois, les autorités centrales maliennes rejettent toute tentative de dialogue constructif avec les responsables de l’Alliance Touareg, rejet qui n’est que synonyme d’une invitation à l’usage de la force », précise le communiqué de l’ATNMC.

    De sources proches de la rébellion, des milliers de soldats sont arrivés ces dernières semaines en renfort dans les régions Nord et des patrouilles sillonnent certaines extrémités sensibles de la région du Nord.

    Boukary Daou
    Le Républicain

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