• Rassemblement devant Areva en soutien au peuple touareg

    Des associations entendent dénoncer l'exploitation française d'uranium qui pollue le nord du Niger, où vivent les Touaregs. Le Congrès Mondial Amazigh a appelé à un rassemblement devant le siège d'Areva à Paris afin de protester contre "la dépossession" dont les Touaregs seraient victimes. Cette population, marginalisée au Niger, vit sur des territoires riches en uranium.

    "Mater la rébellion"
    Alors qu'hier, Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe nucléaire français, se félicitait du partenariat en matière d'extraction d'uranium avec le Niger, son deuxième fournisseur, des associations dénonçaient ce samedi 20 décembre la condition des Touaregs.
    Choquées par les propos tenus par le responsable de la sécurité d'Areva Niger lors d'un colloque au Medef le 21 octobre, les associations demandent au groupe de clarifier ses propros, et au gouvernement de se positionner. "L'État français ferait mieux (...) de donner aux autorités nigériennes les moyens de mater la rébellion des Touaregs" avait exprimé Thierry d'Arbonneau, en présence de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur.
    "Cette déclaration qui exprime toute l'arrogance et le mépris avec lesquels la firme Areva traite la communauté touarègue, est irresponsable et dangereuse. Elle nie l'existence même du peuple touareg et le cas échéant, incite à son extermination" a dénoncé le Congrès Mondial Amazigh.

    Pollution
    Areva extrait de l'uranium depuis plus de quarante ans sur les territoires où vivent les Touaregs. Son activité intensive pollue de manière irréversible leurs terres et leurs eaux. Cette population, marginalisée depuis l'indépendance du Niger et qui subit de plein fouet les conséquences de cette industrie, demande une meilleure répartition des rentes de l'uranium. Elle essaie également d'interpeller l'opinion sur les atteintes à l'environnement.

    Reconnaissance
    Ces revendications autour de l'uranium s'inscrivent dans le cadre d'une lutte plus générale pour la reconnaissance de l'identité culturelle des Touaregs, nombreux au Mali et au Niger. Les révoltes touarègues, dans les années 1960 et 1990, ont été réprimées dans le sang. Depuis 2007 on peut constater une reprise d'activité politique parmi cette population. Souvent accusée d'enlèvements, il est plus rare d'entendre parler de la condition de ses membres au sein de la société nigérienne. Alors que l'Etat nigérien fêtait ses cinquante ans ce 18 décembre, les soutiens aux Touaregs demandent que l'existence de ce peuple soit reconnue, notamment par la France qui exploite abondamment les ressources de ses terres. Areva devrait ainsi commencer à exploiter le site d'un nouveau gisement d'uranium à Imouraren, présenté comme un des plus grands au monde.

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