• Niger: l'opposition appelle au boycott des législatives d'octobre

    L'opposition nigérienne a appelé samedi au "boycott massif" des élections législatives du 20 octobre, organisées après l'adoption, lors d'un référendum contesté, d'une Constitution renforçant les pouvoirs du président et lui permettant de prolonger son mandat.

    L'opposition nigérienne a appelé samedi au "boycott massif" des élections législatives du 20 octobre, organisées après l'adoption, lors d'un référendum contesté, d'une Constitution renforçant les pouvoirs du président et lui permettant de prolonger son mandat.

    "La Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR) lance un appel à ses militants et à l'ensemble du peuple nigérien pour un boycott massif des élections législatives du 20 octobre 2009", indique la coordination dans un communiqué.

    La CFDR "réaffirme qu'elle ne cautionnera aucune élection organisée sur la base de la nouvelle Constitution" et dénonce "l'entêtement" du pouvoir à vouloir organiser ce scrutin "de façon unilatérale".

    Un dirigeant de la CFDR, Mahamadou Issoufou, a affirmé aux journalistes que les autorités avaient interdit une manifestation, prévue ce samedi à Niamey et dans plusieurs villes, contre le maintien au pouvoir du président Mamadou Tandja au-delà de l'expiration de son mandat en décembre.

    Il a annoncé le report des manifestations et dénoncé "une nouvelle preuve que le Niger vit sous un régime de dictature".

    Selon le maire d'une des communes de Niamey, Idrissa Maïbougé, les organisateurs "n'ont pas respecté" le règlement qui prévoit une demande d'autorisation cinq jours avant le jour de la manifestation.

    La Coordination regroupe des partis politiques, des organisations de défense des droits de l'Homme et les centrales syndicales.

    Après l'annulation de la manifestation, des milliers de militants de l'opposition, dont de nombreux armés de gourdins et de lance-pierres, ont assisté à un meeting au siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) dirigé par M. Issoufou.

    Un impressionnant dispositif policier a été déployé en ville et aux alentours du lieu du rassemblement, a constaté un journaliste de l'AFP. Aucun incident n'a été signalé.

    Après avoir dissous le Parlement en mai, M. Tandja, 71 ans, au pouvoir depuis 10 ans, a obtenu par le biais d'un référendum constitutionnel très controversé de rester au pouvoir jusqu'en 2012 au lieu de se retirer en décembre 2009 comme initialement prévu.

    La nouvelle Constitution supprime la limitation à deux mandats présidentiels de 5 ans successifs et renforce les pouvoirs du chef de l'Etat qui est désormais aussi chef du gouvernement.

    En vertu de la nouvelle Loi fondamentale, le président nomme le Premier ministre et les membres du gouvernement, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions.

    L'opposition, qui avait appelé à boycotter le référendum du 4 août, a dénoncé un "coup d'Etat" et la communauté internationale a fait part de son inquiétude.

    Depuis que Mamadou Tandja a fait adopter cette nouvelle Constitution, le Niger, vit au rythme des interpellations de figures clés de l'opposition et de la société civile.

    Des municipales sont prévues en décembre.

    © 2009 AFP

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