• Etape 15: Fêté sen Héros

    La 31ème édition du Dakar, la première disputée sur le territoire sud-américain, s’est achevée avec les victoires de Marc Coma à moto, de Josef Machacek en quad, de Giniel De Villiers en auto et de Firdaus Kabirov en camions. Au total, 113 motards, 13 pilotes de quads, 91 équipages en auto et 54 camions ont terminé l’épreuve, notamment marquée par l’exceptionnel succès populaire rencontré en Argentine et au Chili.

    COURSE MOTOS : COMA, POIDS LOURD DU DEUX-ROUES

    En deux roues, Marc Coma a réalisé LA performance de mener la course de bout en bout. Un exploit qui n’avait plus été établi depuis 1997 (Dakar-Dakar) lorsqu’un certain Stéphane Peterhansel avait pris le commandement du rallye dès son entame en route vers Tambacounda. En direction de la Pampa argentine, l’Espagnol a frappé un grand coup d’entrée de jeu. Une véritable claque infligée à ses adversaires, victimes de leurs pneumatiques : 41’ sur un Despres dégouté, 1h01 sur un David Casteu en larmes. Seul Frétigné limitait la casse en ne concédant « que » 28’.

    Deux semaines plus tard et quelques soucis de roue arrière supplémentaires pour ses poursuivants, le costaud catalan remportait son deuxième Dakar après s’être contenté de marquer ses rivaux à la culotte. Au terme d’une course rondement menée, tout en sagesse, Coma s’imposait avec 1h25’ d’avance sur Despres et 1h38’ sur Frétigné. Trois ans après son premier sacre à Dakar, le pilote KTM-Repsol offrait à L’Espagne une troisième victoire sur le rallye.

    Impuissant face à l’avance du leader, Cyril Despres signait tout de même 4 victoires de spéciales (contre 3 pour Coma) pour porter son compteur à 20 succès. Troisième du Dakar, David Frétigné sur sa « petite » Yamaha, réalisait sa meilleure performance sur l’épreuve, remportant au passage la catégorie des 450cc et moins. Au palmarès de cette 31ème édition, on notera également la place de meilleure femme pour la Néérlandaise Mirjam Pol, 53ème du général. Son compatriote Rob Van Pelt, 33ème, remporte le classement des « malles motos », celui des motards sans assistance.

    En quad, Josef Machacek aura été le plus valeureux des 13 pilotes à l’arrivée (ils étaient 25 au départ). Le Tchèque, de bientôt 52 ans, a une nouvelle fois fait preuve d’une insolente régularité, remportant 4 victoires de spéciales et terminant à 10 reprises dans le Top 3. Le pilote Yamaha s’offre un 5ème sacre sur le Dakar. Il devance le héro local, Marco Patronelli de 2h35. L’autre « perf » en quad revient à Elisabeth Kraft, qui entre dans l’histoire du Dakar en devenant la première femme à terminer le rallye sur cette drôle de machine.

    COURSE AUTOS : L’ECOLE DE LA PATIENCE

    S’il est des domaines où le hasard n’occupe qu’une place marginale, c’est bien ceux des sports d’endurance et de la mécanique. Le succès de Volkswagen enseigne à ceux qui l’ignoraient encore que les victoires se construisent sur le long terme, spécialement sur le Dakar. L’investissement de la firme allemande, qui s’était fixée l’objectif de conduire le premier véhicule diesel au succès sur le plus exigeant des rallyes raid, avait débuté en 2003. Après des hésitations, des progrès, des confirmations et des coups du sort, c’est en 2009 que le Race Touareg a atteint son but, en maîtrisant son sujet d’un bout à l’autre de l’épreuve.

    Si le coup de théâtre de l’étape 12, avec la sortie de route fatale à Carlos Sainz, a privé VW du Grand Chelem, les trois véhicules restant ont achevé la course dans les six premières places, avec Giniel De Villiers et Mark Miller au sommet de la hiérarchie. Avec 10 victoires de spéciales sur 13, les hommes de Kris Nissen n’ont pas laissé grand-chose à la concurrence. La manière peut paraitre brutale, mais répond justement à la volonté de se préserver des aléas. A cet égard, le profil du nouveau vainqueur du rallye correspond exactement aux exigences de l’épreuve. Sur ses cinq précédentes participations, le pilote sud-africain a donné une impression de régularité et de constante progression : sa victoire est aussi celle de la patience.

    C’est précisément la patience que le Team Mitsubishi doit commencer à apprendre. Après une série ininterrompue de 7 victoires depuis 2001, un palmarès riche de 12 titres au total, l’écurie japonaise a rejoint l’arrivée avec un seul véhicule sur quatre, à la quatrième place du classement général. Depuis leur arrivée sur le Dakar en 1984, l’absence des pilotes Mitsu du podium final ne s’était produite que deux fois, en 1990 et en 1994. Cette année, ce sont successivement Hiroshi Masuoka, Luc Alphand et Stéphane Peterhansel qui ont quitté la course prématurément. En position de dernier soldat de la marque aux diamants, Joan « Nani » Roma a fait son maximum pour conserver sa place dans les trois premiers, mais a sombré dans l’étape de La Rioja. Sa réaction d’orgueil le lendemain, lorsqu’il a signé le meilleur temps de la spéciale de Cordoba, représente un maigre lot de consolation pour l’équipe : afin de mener à bien la conversion au moteur diesel, les ingénieurs et techniciens ont encore un long travail devant eux.

    La course par élimination a également touché le team X-Raid, avec l’exclusion du Qatari Nasser Al-Attiyah, alors qu’il occupait la tête du classement général. Le niveau de performance du BMW X5 lui avait permis de remporter deux spéciales, mais son manque de fiabilité l’a condamné à contourner un cordon de dunes. Le détour lui a valu d’être mis hors-course. L’Argentin Orlando Terranova, qui commençait à s’installer durablement dans l’élite, a quant à lui quitté la course sur une grosse erreur de pilotage.

    En T2, Nicolas Gibon apporte une nouvelle victoire dans la catégorie à Toyota, en prenant surtout la 14ème place du classement général, alors les meilleurs véhicules engagés en « Production » se situent traditionnellement autour de la quarantième place. Son premier poursuivant, Xavier Foj, atteste lui aussi de la compétitivité des T2 : il achève le rallye à la 16ème place.

    Enfin, le seul équipage totalement féminin inscrit au départ de Buenos Aires, avec Florence Migraine Bourgnon au volant et Clémence Joyeux au road-book, est parvenu à boucler la boucle, en 86ème position. Quant au dernier du classement général (91ème), il présente cette année la particularité d’être aussi un vainqueur de catégorie : Jose Manuel Salinero a effectué tout le parcours seul dans sa voiture.

    COURSE CAMIONS : KAMAZ REPREND SON BIEN

    De la première à la dernière étape la course camions a réservé une intensité et un nombre de bouleversements rarement atteints. Dès le premier jour ce sont les concurrents bataves qui se signalaient. Van Vliet remportait l’étape et devenait le premier leader devant De Rooy tandis que Chagin se classait seulement 7ème. Mais le coup de théâtre de cette ouverture était à mettre à l’actif de Hans Stacey. Une crevaison mettait le tenant à 39 minutes de la tête et inaugurait la liste de ses déboires. Le leader du Team Man ne prenait pas le départ de la 8ème étape. Le jeune De Rooy en profitait pour marquer ce début de Dakar. Leader dès la deuxième journée il allait le rester quatre jours, remportant au total trois spéciales. Mais l’empreinte hollandaise allait s’estomper dès la mi-course pour céder la place aux camionneurs russes. Kabirov s’installait en tête du général à l’issue de la sixième étape et s’ouvrait dès lors une course poursuite trépidante entre les multiples vainqueurs de chez Kamaz. Tour à tour Chagin ou Kabirov échangeait les honneurs de la victoire d’étape ou de la tête du classement et se livrait une lutte sans merci spectaculaire. Le dénouement intervenant sur la dernière spéciale où Firdaus Kabirov s’imposait avec 30’’ d’avance sur Chagin et remportait son deuxième Dakar, Chagin étant repoussé à 3’39’’ . Seul Gerard De Rooy faisait illusion dans ce final en s’intercalant sur la troisième marche du podium. Juste devant Mardeev. 3 camions sur 3 dans les quatre premiers du général : les Kamaz étaient, cette année aussi, intouchables.

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