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Moussa Kaka n'est qu'un «vil espion». Mohamed Ben Omar, ministre nigérien de la Communication et porte-parole du gouvernement, en visite à Dakar depuis vendredi dernier, «ne sait quel autre qualificatif utiliser» pour parler de son compatriote correspondant de Rfi (Radio France internationale) au Niger, incarcéré depuis le 20 septembre 2007 pour «atteinte à l'autorité d'Etat». Cela fait suite à des contacts que Moussa Kaka aurait eus avec des rebelles touaregs. En conférence, hier après-midi, M. Ben Omar semble s'étonner du tapage fait autour de l'arrestation par les autorités nigériennes de notre confrère. «Moussa Kaka c'est un cas comme les autres. Moi, je n'en fais pas un cas extraordinaire», a-t-il soutenu, tout en soulignant que «nous (autorités nigériennes) en avions assez parlé».
Très prudent, le ministre nigérien de la Communication ne veut pas trop s'épancher sur cette affaire, qui semble intéresser au plus haut point la presse sénégalaise. Il n'en enfonce pas moins Moussa Kaka qu'il accuse de s'être «acoquiné avec des bandits armés qui ont pris des armes contre la République», relevant au passage que les autorités nigériennes ont «des preuves accablantes contre lui», ce qui les a amenés à porter plainte contre notre confrère, «au vu d'un certain nombre de preuves que nous avons contre lui, et c'est normal que nous disons qu'il a été un vil espion», confirmant les propos qu'il a tenus tout au début de sa visite de travail au Sénégal. L'assurance de son affirmation, Mohamed Ben Omar la tient des écoutes téléphoniques du correspondant de Rfi, dont la légalité a été confirmée par la Cour suprême le mois dernier et qui ont été reversées dans son dossier d'ailleurs pendant devant la Justice.
«Au nom de la séparation des pouvoirs», le ministre nigérien de la Communication par ailleurs porte-parole du gouvernement souligne qu'il «ne peut se substituer au juge pour dire qu'il sera libéré demain ou dans deux mois ou dans un an». Pour lui, il faut laisser la Justice suivre son cours. «Le juge qui juge selon son intime conviction, ou il le condamne ou il le libère, nous, en tant qu'autorités politiques, nous ne pouvons que subir», explique Mohamed Ben Omar comme pour prouver la «bonne foi» des autorités du Niger dans cette affaire.
Tout comme l'affaire Moussa Kaka, le ministre nigérien de la Communication semble minimiser la levée de boucliers des rebelles touaregs contre le régime de Niamey. «Chez nous, il n'y a pas de rébellion. Il n'y a que quelques bandits (...), des individus armés, des coupeurs de routes qui s'attaquent à de paisibles citoyens», a-t-il déclaré devant la presse.
En visite dans la capitale sénégalaise depuis vendredi dernier, Mohamed Ben Omar est encore à Dakar jusqu'à demain. Il a mis à profit son séjour pour rencontrer des Ong, la Société civile, des opérateurs économiques et le Patronat.
Le quotidien.sn
Simon FAYE