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Nord du Mali: la situation se détériore, 32 morts dans une attaque rebelle

Nord du Mali: la situation se détériore, 32 morts dans une attaque rebelle

BAMAKO (AFP)
La situation s'est gravement détérioré dans le nord du Mali, où des affrontements entre l'armée et des rebelles touareg ont fait 32 morts mercredi, le bilan le plus lourd depuis plusieurs années dans cette région frontalière de l'Algérie où Bamako peine à imposer son autorité.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est très préoccupé par ces affrontements meurtriers, a indiqué jeudi son service de presse.

"Ce dernier incident souligne la nécessité urgente de trouver une solution immédiate et durable à ce conflit récurrent afin que le Mali puisse se concentrer sur ses priorités en matière de développement et sur la consolidation de sa démocratie", déclare un communiqué.

"Il y a eu 15 morts et 6 blessés" du côté des forces gouvernementales, et "17 morts et 25 blessés" chez les assaillants, a déclaré jeudi le porte-parole de l'armée, le colonel Abdoulaye Coulibaly.

L'attaque a visé mercredi matin le poste militaire d'Abeïbara, à environ 150 km au nord de Kidal, chef-lieu de la région, limitrophe de l'Algérie. A propos de la situation jeudi dans la région d'Abeïbara, le porte-parole a laconiquement répondu: "il n'y a pas de problème".

Selon des sources proches des rebelles, les assaillants étaient à bord d'une quarantaine de véhicule 4X4. Les affrontements ont duré plusieurs heures, les rebelles sont partis avant l'arrivée de renforts de forces gouvernementales depuis Kidal.

Les attaques, enlèvements et affrontements armés se sont récemment multipliés dans la région de Kidal, lieu d'intense trafics de toutes sortes (drogue, cigarettes, etc...), et zone de transit pour les émigrés clandestins subsahariens en route pour l'Europe.

Les hommes du chef rebelle Ag Bahanga, qui avait repris les armes en mars avant de signer le 3 avril à Tripoli un protocole de fin des hostilités et un cessez-le-feu avec Bamako, y sont particulièrement présents. Ils détiennent depuis fin mars 33 militaires en otages.

Une source proche des rebelles touareg avait indiqué mercredi que l'attaque d'Abeïbara visait à "venger la mort du commandant Barka Cheik", un membre de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC, ex-rébellion touareg) et que des hommes d'Ag Bahanga y ont pris part.

Les responsables rebelles se seraient réunis 48 heures avant l'attaque pour désigner les deux chefs en charge de mener l'assaut.

Il s'agit du commandant Ba Moussa et de Cheik Ag Aoussa, deux ex-rebelles touareg de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, signataire de l'accord de paix d'Alger de juillet 2006 et dont de nombreux membres ont récemment rejoint les rangs rebelles.

"Le commandant Ba Moussa et Cheik Ag Aoussa sont à la tête des rebelles qui ont eu de très violents accrochages avec l'armée malienne", a déclaré à l'AFP un responsable du comité de suivi des accords d'Alger, composé de représentants du gouvernement malien, des ex-rebelles touareg et du médiateur algérien.

"Ils ont voulu venger la mort du commandant Barka", a ajouté la même source. Cet ancien rebelle avait rejoint les rangs de l'armée malienne après la signature de l'accord d'Alger ayant officiellement mis fin à la rébellion touareg.

Le commandant Ba Moussa est un proche parent du commandant Barka dont le corps a été retrouvé début avril criblé de balles à la périphérie de Kidal.

Après l'assassinat de l'officier touareg, quasiment tous les membres de l'Alliance démocratique pour le changement qui jusque là étaient dans le processus de paix ont quitté Kidal pour regagner le maquis.

La détérioration de la situation sur le plan sécuritaire s'est accompagnée en avril de tensions diplomatiques avec l'Algérie, un des principaux pays médiateurs dans le conflit entre Bamako et la rébellion touareg.

La médiation algérienne avait été suspendue en avril à la suite de critiques de la presse malienne.

Lundi, le ministre malien des Affaires étrangères Moctar Ouane avait pourtant annoncé depuis Alger que le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait assuré que l'Algérie reprendrait sa médiation dans le conflit entre le gouvernement malien et la rébellion touareg.

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