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Le but de cette tournée est d’informer les chefs d’Etat et de solliciter leur implication dans la médiation tout en montrant leur bonne disposition à trouver une issue heureuse à la crise politique que vit leur pays. Les présidents rencontrés lui auraient exprimé leur disponibilité. Après cette première étape, l’opposition envisage de se rendre à Paris et à Bruxelles pour rencontrer l’Union européenne.
Pouvoirs revus
L’opposition, avons-nous appris, souscrit à la proposition d’une transition faite par le médiateurde la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’ancien chef de l’Etat nigérian, Abdul Salami Abubakar. Elle l’estime nécessaire, mais limitée à une période maximale de neuf mois. Le président Mamadou Tandja resterait chef de l’Etat pendant la transition avec toutefois des pouvoirs revus consensuellement. Pour l’opposition, une fonction de représentation essentiellement. Le Premier ministre de la transition, compte tenu du maintien de Tandja à la tête de l’Etat, devrait lui être proposé par l’opposition. Il devrait être chef d’un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale et des armées avec des prérogatives précises décidées consensuellement.
Il lui reviendrait de proposer une nouvelle constitution et de préparer de nouvelles élections présidentielles, législatives et locales.
L’opposition propose également un conseil national de transition de cinquante membres désignés paritairement par le pouvoir actuel et l’opposition. Alors que l’opposition a répondu à la proposition du médiateur avec un jour d’avance, le gouvernement a pris son temps, en faisant parvenir ses réponses avec un jour de retard sur la date convenue du 26 janvier. Le gouvernement n’a donné aucune information sur le contenu de sa réponse. Toutefois, l’on a pu noter que la réunion du parti au pouvoir sur ces propositions n’a pas rendu public la déclaration finale qui devait la sanctionner. Pour beaucoup, c’est signe que les tensions demeurent vives entre faucons et colombes dans le camp présidentiel.
Gagner du temps
Pour le chef de la délégation de l’opposition, l’ancien Premier ministre Amadou Cissé, le président Tandja et le gouvernement nigériens font du dilatoire. Ils n’auraient aucune volonté que la médiation aboutisse. Elle doit seulement leur permettre de gagner du temps, de rendre la situation aussi irréversible que possible tout en différant les sanctions les plus dures. Il relève que l’opposition a fait des concessions importantes, acceptant le maintien du président à son poste alors que son mandat s’est achevé le 22 décembre dernier 2009.
Le médiateur se proposait de rencontrer les deux parties le 3 février si leurs positions lui apparaissaient conciliables. A défaut, il ferait rapport au Sommet de la CEDEAO prévu les 15 et 16 février au Nigéria, qui est toutefois assujetti à la santé du président nigérian qui assure la présidence en exercice de la CEDEAO. Cette maladie, estime-t-on par ailleurs, offre un sursis à Tandja car Yar’Adua s’était montré très sévère à son égard. Son absence prolongée a atténué les pressions que le Nigeria avait commencé à exercer sur Niamey.
Les Afriques