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Actualités politique, économique et culturel de la communauté touareg.

Niger. Et pour trois ans de pouvoir en plus...

Mamadou Tandja a tout gâché. Après quatre décennies d'une indépendance ponctuée d'assassinats politiques, de coups d'État et d'exils forcés, le Niger semblait, depuis 1999, avoir atteint une relative maturité. Le pays reste l'un des plus pauvres du Globe. Mais la croissance y a dépassé les 9,5 % l'an dernier. Début 2009, un terrain d'entente était trouvé avec la rébellion touarègue au Nord et un contrat prometteur signé avec Areva pour l'exploitation de l'un des plus grands gisements d'uranium au monde. Tandja aurait donc pu se retirer au faîte de sa gloire...


Las. Le Président a décidé de rester coûte que coûte et le climat de concorde s'est subitement détraqué. Mardi, les Nigériens sont convoqués à un référendum instaurant la VIRépublique, assorti d'une mesure... sur mesures : Tandja, 71 ans, serait prorogé pour trois ans.


Intérêts miniers


Rien ni personne n'est parvenu à dissuader le chef de l'État. Ni la Cour suprême, qui a retoqué par deux fois ses projets d'amendement à la Constitution avant d'être congédiée ; ni l'éclatement de sa coalition au Parlement, dissous lui aussi ; ni les manifestations contre ce « coup d'État constitutionnel », dispersées par des lacrymogènes ; ni la résistance des médias privés ; ni la grève qui, jeudi et vendredi, a ralenti la fonction publique. Pas même la fermeture par Bruxelles, du robinet à subventions qui assure les fins de mois...


À l'entendre, le chef de l'État a cédé à la volonté de « tazartché » (continuité) des Nigériens, qui l'imploreraient de parachever son oeuvre avant ¯ très hypothétiquement ¯ de passer la main. En particulier, Tandja entend conduire avec Areva l'ouverture du gisement d'Imouraren, prévue en 2012. Manière d'associer à sa combine l'ex-puissance coloniale... « Nous entendons l'opinion internationale. Mais bien qu'ils veuillent me voir reculer, je ne le ferai jamais », martèle l'ancien militaire, qui se drape dans l'uniforme de la souveraineté nigérienne.


En réalité, Tandja a surtout répondu aux appels pressants de son premier cercle, très impliqué dans le secteur minier et qui a tout à perdre d'une retraite de son protecteur. La campagne pour le tazartché a d'ailleurs débuté, en mai, au moment précis où l'opposition réclamait une enquête parlementaire sur l'attribution d'une centaine de marchés de prospection et d'exploitation du sous-sol.


Bruno RIPOCHE.
Ouest France 
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