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«Que vont devenir ces combattants ? Ils ont des véhicules, des armes et de l’expertise. C’est dangereux» s’est inquiété un enseignant malien, Mamadou Diallo. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, des centaines d’ex-combattants Touareg employés comme mercenaires sont rentrés au bercail. Disposant d’armes et de véhicules mais surtout bénéficiant d’une expertise dans l’art de la guerre.
Un retour qui inquiète plus d’un.Plusieurs Organisations Non Gouvernementales (Ong) ont donné de la voix pour dénoncer cette situation qui peut desservir toute la région sahélienne. Vu qu’aucune porte de sortie officielle n’est offerte à ces ex-combattants, qui pourraient se reconvertir au grand banditisme. Pour ces responsables d’Ong, ni le Mali, ni le Niger, dont sont originaires ces ex-combattants ne disposent de l’expertise nécessaire pour les empêcher de sévir. «Une équation qui n’est pas facile à résoudre», estime Aziz Ould Hanoun de l’Ong «Entraide» qui est active dans la sensibilisation contre la prolifération des armes légères au Mali.
Abondant dans le même sens, Mamadou Diallo, enseignant malien a confié «qu’il faut craindre une déstabilisation de tout le sahel avec cette nouvelle donne. Les Etats comme le Mali et le Niger ne sont pas préparés à faire face à cette situation. On ne peut pas empêcher ces ex-combattants de rentrer dans leur pays d’origine. On ne peut pas non plus les laisser prendre le contrôle du Sahara». Ces ex-combattants sont estimés à un peu plus de 2000, pour la plupart membres de troupes d’élite.
Des témoignages concordants font état du recrutement au début de la crise en Libye de combattants Touareg par le guide libyen. Ils étaient des centaines de Touaregs à être recrutés moyennant une rémunération. Nombre d’entre eux avaient obtenu la nationalité libyenne et étaient intégrés dans l’armée régulière.