Pour lui, « rien n’a été concrétisé avec le Niger, il n y a aucune trace aujourd’hui que l’Etat du Niger veut finir avec cet épineux problème ! ». Alhousseini, un jeune garçon qui a tout perdu lors de cette insécurité a la solution du silence complice des autorités du Niger. « Actuellement, tout ce qui les préoccupe, c’est d’organiser le scrutin référendaire, le gagner et organiser les autres élections législatives, régionales et que sais-je encore et quand ils seront bien assis, ils vont nous chasser pour que chacun regagne chez lui avec seulement la promesse de pas être inquiété ». « Tout juste ! », confirme aussi son voisin Amantcho, un autre ex-combattant au visage buriné par l’angoisse mais aussi la …peur: « On commence à perdre patience avec ce cantonnement sans queue ni tête.
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Sans rien te cacher, on a peur qu’un beau jour tout se gâte ! On sera alors pris comme des rats ! ». A voir les choses de plus près, ce sont seulement les autorités régionales qui s’évertuent à mener ce travail jusqu’au bout. Mais que feront ces autorités si Niamey donne des signes d’essoufflement ? La Libye, ce pays qui a mené ce travail de médiation, attend sûrement à plus d’engagement de la part des autorités de Niamey, engagement qui tarde à se concrétiser. Et pour preuves ? De dizaines de prisonniers arrêtés dans le cadre de cette insécurité croupissent encore en prison, attendant leur libération, écartelés entre l’espoir et l’amertume. Une promesse qui se concrétise avec une déroutante lenteur.
Pour bon nombre de personnes contactées à Agadez, Il est alors grand temps que SEM Tandja Mamadou donne véritablement un coup de pouce à ce processus ! Il l’a promis aux populations d’Agadez et à tous les nigériens de faire la Paix. « Il a eu un bon score à son référendum à Agadez parce qu’il a promis la paix, la vraie PAIX ! Alors, nous aussi, on attend ! », rappelle Salif, un enseignant à Agadez. « La Libye a fait énormément de sacrifices. Elle a d’abord permis financièrement la mise en place et l’entretien du camp d’Emidgra. Alors, il faut que Niamey prenne la relève car ce sont d’abord ses enfants ! », justifie Amoumane, un jeune étudiant en vacances.
« Il n’est un secret pour personne que tous les ex-combattants qui vivent à Emidgra sont entretenus grâce aux efforts de la Libye. Moi, je trouve que le Niger doit aussi investir comme le fait la Libye », soutient l’étudiant avec une voix brisée.Quel sera le sort du site d’Emidgra si rien n’est fait à ses pensionnaires ? « Amoumane ne cache pas ses craintes. « Ils vont tous quitter et se servir de tout ce qu’ils trouvent ! Le banditisme à grande échelle en un mot ! ». Le dernier signe d’espoir et peut-être l’ultime secours à cet élan de paix résultera de la rencontre des délégués du MNJ actuellement en conclave avec les autorités du Niger à Niamey. Attendons les prochains jours, peut-être seront-ils porteurs d’espoir pour cette région alanguie.