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Soldats, rebelles, habitants de la zone du conflit, tous des Nigériens ont perdu la vie, soit sur le champ de combat soit par l'action des mines anti chars, ces engins de mort que la bêtise humaine a enfouis dans la terre. Plusieurs dizaines de milliards FCFA ont été investis par l'Etat pour l'achat des matériels de guerre, au détriment des investissements dans le pays. Des intermédiaires, comme on en rencontre partout où il y a de l'argent facile à gagner, ont bien sûr, eux, tiré leur épingle du jeu. La région d'Agadez, zone touristique par excellence, n'est plus que l'ombre d'elle-même, offrant aujourd'hui le spectacle pitoyable d'une région en ruines.
Le président Tandja est aujourd'hui sur les sentiers de la paix. Il vient de demander au tout nouveau président en exercice de l'Union africaine (UA), le Colonel Mouammar Kadhafi, de s'investir à fond pour le règlement de la situation au Nord. Selon nos sources, Kadhafi, qui a accepté la demande de médiation, engage ainsi sa première action diplomatique, lui, dont la désignation en qualité de président de l'UA a fait grincer des dents parmi ses pairs africains. Il s'active à rapprocher les différentes positions, en ne faisant pas perdre la face à aucun des acteurs. L'essentiel étant de ramener la paix dans ce grand Sahara bouillonnant, qui, si rien n'est fait, se transformera durablement en repaire des trafiquants et de bandits de tout acabit. Il faut donc que les problèmes, qui ont un caractère politique puissent être résorbés. Ainsi les Etats riverains du grand Sahara assumeront ensemble, y compris en mutualisant leurs moyens, la lutte contre le terrorisme et les trafics divers. Même si l'on ne parle pas de feuille de route, on s'attend, dans les milieux diplomatiques, à voir autorités et rebelles fumer le calumet de la paix dans les trois mois à venir.
Il restera alors aux Forces de défense et de sécurité nigériennes de faire la chasse à ceux qui se mettront volontairement en marge de la paix, avec certainement l'appui de ceux qui auront déposé les armes. Pour ce faire, on peut compter sur le savoir-faire des soldats nigériens. D'ici un mois, apprend-on, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) fera connaître ses revendications au médiateur. Les Nigériens sont fatigués de ce qui se passe dans la région d'Agadez, tout comme ils sont indignés des entraves à la libre circulation des personnes et de leurs biens, dans le Nord ou d'une frontière à une autre. C'est pourquoi l'enlèvement de l'Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Robert Fowler, de son assistant Louis Guay, et de son chauffeur nigérien Mounkaila, le 14 décembre dernier, suivi de celui de touristes occidentaux à la fron-tière du Mali avec le Niger sont vécus comme un drame.
Oumarou Keïta
Le Replublicain