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Actualités politique, économique et culturel de la communauté touareg.

Mamadou Tandja : Un mélange de parjure et de forfaiture

La Cour constitutionnelle du Niger avait tranché dans ce sens. Peu importe l’avis de cette institution républicaine, contre toute bonne sagesse, le président Mamadou Tandja tient à son projet et compte déployer tous les moyens pour « répondre à l’appel et à la volonté du peuple qui lui demande de rester au pouvoir ».

Les députés, qui sont pourtant les représentants légaux du peuple, sont hostiles à son projet ? Il les démet. A l’évidence, personne et rien ne pourra l’arrêter. Il ne manquerait plus qu’un tremblement de terre. On était convaincu de ses intentions jusque-là.

L’actuel homme fort du pays d’Hamani Diori, qui, visiblement, semble avoir plus d’un tour dans son sac, vient encore de sortir du bois vendredi dernier dans un discours radiotélévisé dans lequel il a déclaré que les avis de la Cour et du Parlement ne s’imposaient nullement au président de la République.

Il a justifié sans rire la dissolution du Parlement par "le climat tendu de la scène politique" et pour "permettre au Niger d’entamer la 6e République avec une représentation nationale renouvelée et fortifiée".

Tandja va donc organiser son référendum contre vents et marées, n’en déplaise à l’opposition, à la société civile, à la communauté internationale, afin de poursuivre ses nombreux chantiers qu’il a démarrés.

Au fait, de quels chantiers s’agit-il ? S’il n’a pu réaliser en dix ans les projets qu’il a initiés, ce n’est pas en prolongeant son mandat de trois ans qu’il fera des miracles. Est-ce la perspective des rentrées d’argent avec l’exploitation de l’uranium et du pétrole qui a grisé l’ancien colonel de l’armée nigérienne ? Sinon, difficile de comprendre son obstination.

Pour montrer qu’il ne badine pas avec son ambition, le président Tandja a en ces propos menaçants dans son discours à la Nation : "Je tiens à dire à ceux qui n’ont d’autres expressions et de volonté que de programmer le pire : l’Etat ne saurait accepter ni tolérer que les actes qu’ils seraient amenés à poser débordent du cadre démocratique". Un avertissement sans frais aux marcheurs et autres empêcheurs de re-beloter en rond. Et comme il faut être à la hauteur de ses péchés, il a terminé par cette formule :

« J’ai décidé, sur la base de l’article 49 de la Constitution (...), de soumettre à votre approbation une nouvelle Constitution répondant à nos réalités et garantissant la stabilité. » Même s’il n’en a pas donné de date, le référendum sera organisé vaille que vaille. Pourtant, à sa prise de fonction, il avait juré de respecter et de faire respecter la Constitution. Sur le coran en plus.

Petit à petit, la démocratie nigérienne, qu’on commençait à citer parmi les rares exemples en Afrique, part en lambeaux par la faute d’un homme qui a oublié sans doute l’histoire récente de son peuple. Et ça s’appelle homme d’Etat !

Source: l'observateur.bf
 

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