Actualités politique, économique et culturel de la communauté touareg.
"Un monde à côté"
Loin d'un exotisme béat, Touaregs, Innus, Quechuas et Lokonos ont en commun la pauvreté, la marginalisation et la discrimination. "Le Pérou est théoriquement bilingue mais, dans les faits, seul l'espagnol domine. Depuis la conquête espagnole, nos deux mondes ne se sont jamais trouvés", explique César Galindo, réalisateur péruvien quechua. "On est comme un monde à côté" poursuit Mohamed Ag Erless, Touareg malien et anthropologue.
Les difficultés ne se limitent pas aux pays pauvres. "La situation des populations indiennes du Canada n'est si pas éloignée de celles du tiers-monde", constate André Dudemaine, Indien innu du Québec, animateur socioculturel. Même la France n'est pas exempte de reproche dans ses départements d'outre mer. "Il y a beaucoup d'hypocrisie de l'Etat par rapport à la réalité du terrain. Des gens n'ont accès ni à l'eau ni à la santé", déplore Brigitte Wyngaarde, Guyanaise de l'ethnie lokono.
Culture et économie
Dans un monde globalisé, ces peuples sont fragiles mais ils défendent énergiquement leur langue et leurs spécificités. "Pour nous, la culture, c'est aussi le territoire qui nous entoure, c'est un ensemble de valeurs, y compris le mode de vie", souligne Mohamed Ag Erless.
"La défense d'une langue et d'une culture dépend de la situation économique d'un peuple" ajoute César Galindo. A l'image des Inuits qui ont obtenu des redevances sur l'exploitation de leurs richesses naturelles, la plupart des autochtones revendiquent l'autonomie dans la gestion de leur territoire et des ressources. Mais ils se heurtent à l'hostilité des élites politiques ou au manque d'argent.