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Les députés signataires de la motion de censure, au nombre de treize, sont tous issus du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le parti présidentiel, qui a une cinquantaine de sièges sur les 88 de la majorité parlementaire.
Cette motion de censure, qui sera débattue probablement samedi, est aussi la première déposée contre le gouvernement en place depuis juin 2008.
Elle intervient au lendemain de la demande par le gouvernement de la levée de l'immunité parlementaire de trois députés dont les noms ont été cités dans une affaire de gestion de fonds destinés à l'éducation.
Ces députés sont soupçonnés d'être impliqués dans une affaire de malversations portant sur près de 2 milliards FCFA, destinés au financement de l'éducation nationale.
Connu sous l'appellation « affaire MEBA » (ministère de l'éducation de base), ce dossier a été à l'origine d'une motion de censure, déposée par l'opposition fin mai 2007 et voté par la majorité des députés, qui ont ainsi déposé le gouvernement dirigé pendant sept ans par Hama Amadou, président du MNSD, le parti présidentiel
« Nous avons constaté que la demande gouvernementale a été introduite en occultant la responsabilité de certains protagonistes ayant bénéficié de gros marchés dans cette affaire », a indiqué à APA, le député Soumana Sanda, membre du groupe des députés ayant déposé la motion de censure.
Selon lui, « il y a rupture d'égalité devant la loi (...) il s'agit de faits gravissimes, le Premier ministre a trahi son serment coranique ».
Le député Sanda, issu du même parti que le Premier ministre Oumarou, estime également que la motion de censure a pour but « de garantir le respect strict de la constitution et aussi de mettre fin à la prédation des deniers publics ».
L'affaire MEBA concerne la gestion des fonds alloués au secteur de l'éducation dans le cadre du Programme décennal de développement de l'éducation (PDDE).
Par le passé, l'assemblée a voté la mise en accusation de deux ministres ayant eu à gérer le ministère de l'Education de base et de l'alphabétisation (MEBA), Ary Ibrahim, et Hamani Harouna, qui ont passé huit mois en prison dans le cadre de cette affaire.
Selon les partisans de la motion de censure « il y a risque d'aller vers un système judiciaire fait de deux poids et deux mesures » dans le traitement de cette affaire.
En début de semaine, les opposants du Premier ministre l'ont accusé d'être impliqué dans une affaire « d'enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, fausse déclaration, faux et usage de faux ».
Dans un document publié en début de semaine par le journal « Le Courrier » et adressé au procureur de la république, les signataires d'une pétition ont indiqué que M. Oumarou avait acquis des parcelles auprès d'une société étatique sous la qualité de « chef d'entreprise » alors qu'il exerçait les fonctions de ministre du Commerce.
APA