• Une grève générale de trois jours déclenchée

    Les sept principales centrales syndicales du Niger, membres de l’opposition anti-référendum, ont lancé à compter d’aujourd’hui mercredi une grève générale de trois jours pour exiger, entre autres, l’augmentation des salaires et pension à hauteur de 50 % et le recrutement de tous les jeunes diplômés.

    Dans une correspondance adressée au gouvernement, les centrales syndicales réunies au sein de l’Intersyndicale des travailleurs du Niger (Itn), demandent également la création d’une mutuelle générale de santé des agents de l’Etat.

    La grève qui va concerner les secteurs de la santé, des impôts ainsi que des transports publics, sera observée sur toute l’étendue du territoire, a précisé Salifou Sofo, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Niger (Ugtn). Selon lui, ce débrayage se justifie aussi « de manière indirecte » par la crispation de la situation sociopolitique née de l’adoption, au moyen d’un référendum controversé d’une nouvelle Constitution, qui rallonge de trois ans le mandat du chef de l’Etat nigérien, contre l’avais de la Cour constitutionnelle. Par le passé l’Itn a lancé une série de grèves générales pour pour demander l’abandon du référendum constitutionnel décidé par le Président Tandja, qui a promulgué récemment une nouvelle Constitution qui ne comporte pas de limitations de mandats présidentiels.

    Agé de 71 ans, le chef de l’Etat nigérien s’est adjugé un texte qui lui permettra d’exercer ses fonctions présidentielles jusqu’en 2012, alors qu’il devait se retirer du pouvoir au terme de son deuxième quinquennat qui expire le 22 décembre, selon la Constitution de 1999, en vertu de laquelle il a été élu en 1999 puis réélu en 2004. Désavoué par la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, le chef de l’Etat s’est accordé, en fin juin dernier, des « pouvoirs exceptionnels » en vertu desquels il a décidé de gouverner par décrets et ordonnances, en l’absence du parlement qu’il a dissout depuis le 26 mai dernier.

    En même temps, il a dissout la Cour constitutionnelle et modifié le code électoral. Une mission conjointe des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao a exprimé les « vives préoccupations » de la communauté internationale sur la situation politique au Niger, après avoir rencontré le Président Tandja ainsi que les responsables des partis politiques et associations du pays.

    Au plan extérieur, la décision du chef de l’Etat nigérien de modifier la constitution, contre l’avis de la Cour constitutionnelle, continue de provoquer un tollé avec notamment les condamnations de Washington, Ottawa, Paris, la Francophonie et la Cedeao, qui a même brandi des « sanctions » contre les autorités nigériennes.

    L’organisation régionale, par l’entremise de son président, le Nigérian Musa Umaru Yar’Adua, a condamné le projet référendaire du Président Tandja, qui violerait le protocole de bonne gouvernance adopté par la Communauté et selon lequel « aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant une élection sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ».

    L’Union européenne (Ue), qui a déjà exprimé sa « plus vive préoccupation », a décidé de bloquer le versement d’une aide destinée aux dépenses de l’Etat nigérien. En même temps Washington a annoncé la rupture de ses engagements avec le Niger, un pays dont le budget est financé à plus de 50 pour cent par les aides extérieures.

    (Apa)

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