• Quatre touristes européens enlevés dans la région frontalière Mali-Niger

    BAMAKO (AFP)
    Quatre touristes européens - deux Suisses, un Allemand et un Britannique - ont été enlevés jeudi dans la zone frontalière entre Mali et Niger, un mois après la disparition de deux diplomates canadiens dans la région de Niamey.

    Le gouverneur de la région malienne de Gao (nord), le général Amadou Baba Touré, avait déclaré jeudi que les quatre touristes avaient été "enlevés en territoire nigérien, non loin du territoire malien".

    Le ministère suisse des Affaires étrangères a confirmé vendredi avoir "eu connaissance d'un cas d'enlèvement d'un groupe de touristes dont deux Suisses dans la région entre le Niger et le Mali". A Berlin, le ministère allemand des Affaires étrangères a fait état jeudi d'"informations selon lesquelles une Allemande avait disparu en milieu de journée au Mali".

    Aucune information n'a pu être obtenue auprès des autorités nigériennes.

    Les faits survenus dans cette région frontalière entre les deux pays ouest-africains sont généralement difficiles à vérifier: la zone est désertique et, à 50 km à la ronde, il n'y a quasiment pas d'administration, ce qui favorise les trafics en tout genre.

    Selon une source sécuritaire malienne, l'enlèvement a eu lieu non loin de la localité nigérienne de Bani-Bangou, à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec le Mali et à plus de 200 kilomètres au nord-ouest de Niamey.

    Le scénario de l'enlèvement, selon des sources maliennes concordantes, serait le suivant: les Européens, accompagnés d'employés africains d'une agence de voyages nigérienne, ont d'abord participé à un festival de la culture nomade à Andéramboukane, au Mali, avant de reprendre la route vers le Niger. Ils voyageaient dans un convoi de trois véhicules lorsqu'ils ont été arrêtés par des hommes en armes en territoire nigérien.

    "Le premier chauffeur du convoi a pu s'échapper malgré les coups de feu tirés contre son véhicule", a assuré le général Touré. Les deux autres véhicules du convoi ont été arrêtés: les pneus des voitures ont été crevés et les touristes capturés, selon la même source malienne.

    "Dès que nous avons appris l'affaire par le premier véhicule du convoi qui a pu revenir au Mali, nos troupes, en vertu du droit de poursuite qui existe entre le Mali et le Niger ont tout de suite suivi les traces des autres véhicules", a affirmé le gouverneur de Gao.

    "Nous avons pu ramener en territoire malien les deux véhicules, avec les bagages des touristes. Les hommes qui ont enlevé les touristes n'ont pas touché aux autres passagers", a assuré l'officier malien.

    Quelques heures après l'annonce de l'enlèvement, une source sécuritaire malienne faisait un lien entre cet enlèvement et "l'affaire des deux diplomates canadiens" de l'ONU disparus à la mi-décembre à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Niamey.

    Cette source a mis en avant l'existence d'"une milice nigérienne peul de la tribu des bororo", sévissant selon elle "à la frontière entre Mali et Niger".

    Les diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay sont portés disparus ainsi que leur chauffeur nigérien Soumana Moukaila depuis une excursion le 14 décembre dans une mine d'or exploitée par une société canadienne à Samira.

    Le président nigérien Mamadou Tandja avait affirmé le 13 janvier qu'ils étaient aux mains de "groupes terroristes". Les deux principaux mouvements armés touareg ont nié toute responsabilité dans la disparition des deux diplomates.

    « Circuit de refroidissementLes otages se trouveraient au Niger »
    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , ,