• PARIS: Manif d'électrons libres

    PARIS: Manif d'électrons libres
    En dépit du weekend prolongé, de la flemme estivale et de l'indifférence générale, le rassemblement antinucléaire européen qui a eu lieu à Paris, samedi 12 juillet, place de la République a réuni quelques milliers de personnes. Enfin, le comptage est une appréciation toute personnelle, mais il était difficile d'accorder crédit aux policiers qui clôturaient la marche. Leur estimation? "Probablement entre 300 et 600 personnes". J'ai bien ri. En réalité, les antinukes étaient plus nombreux. Sortir du nucléaire évoque le chiffre (gonflé?) de 7000 participants... Peut-être qu'au moins la moitié a défilé jusqu'à la place de la Bastille, toute de jaune vêtue (le mot d'ordre était le tee-shirt canari). Beaucoup de manifestants arboraient le dernier truc à la mode: la veste de sécurité fluo aux vertus vantées par Lagerfeld, d'autres ont privilégié le parapluie couleur soleil. Peu importe leur nombre, leur leitmotiv était le même: rappeler que le nucléaire n'est pas anodin et qu'une centrale ne se vend pas comme un paquet de lessive.

    Au rythme des chansons de Duval MC, plus d'un millier d'antinukes se sont rassemblés en début d'après-midi sur la place de la République avant de s'élancer jusqu'à Bastille pour revenir à Répu. Issouf Maha, Touareg du Niger dont le pays regorge de ressources uranifères, a visiblement ému l'assistance. "La ruée vers cet or jaune fait des ravages dans mon peuple. Les Touaregs du Niger sont montrés du doigt, accusés de trafic de drogue et d'accointances avec Al Qaeda. Tout cela est archi faux et juste destiné à nous décrédibiliser." a-t-il déclaré avant d'être vivement applaudi. Entre les odeurs de grillades et les casques éoliens, tous les attributs de la manif anti-atome étaient présents: banane, humour, soleil, vent et participation modérée. Un die-in (on s'allonge pour dire qu'on est mort comme un liquidateur de Tchernobyl) puis quelques discours plus tard, le rassemblement s'est mis en branle via les grands boulevards parisiens. Les slogans: «on veut rien, mais tout de suite» (pas mal, même si ça n'a rien à voir avec la choucroute), «sarko, arrêtes tes affaires, on n'veut pas d'EPR», «à bas l'Etat, les flics et les neutrons», ... Le cortège aux tons jaunes et rouge (beaucoup de banderoles de la LCR faisaient concurrence aux quelques drapeaux des Verts) vibrait (?) au rythme de chansons de Perret. C'était gentil.

    Marcus, Australien participant à une marche pour la paix et contre l'atome (partie de Londres le 26 avril et arrivant à Genève le 18 juillet) était tout content d'être là: "On essaie partout, dans tous les pays, de nous faire croire que le nucléaire est la seule énergie capable de lutter contre le réchauffement climatique, qu'elle est sûre, peu chère, propre... Nous sommes ici pour démonter ce mensonge". Ci-contre, le groupe qui a marché un chouïa avec Marcus (tee-shirt bleu et casquette) dans la Meuse.

    Source: Liberation
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