• NIGER:Référendum constitutionnel au Niger malgré l'avis de la cour

    Le Niger tiendra un référendum le 4 août afin de déterminer si le président Mamadou Tandja peut prolonger son mandat, bien que la cour constitutionnelle ait estimé que cette initiative serait illégale, a annoncé dimanche le gouvernement du pays.

    Le projet de référéndum constitutionnel du président Tandja a suscité

    des manifestations de l'opposition et des syndicats. Il a aussi été dénoncé par des donateurs étrangers et des institutions régionales comme la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).

    Le président Tandja, 71 ans, achève le 22 décembre un second mandat de cinq ans, sans possibilité de briguer sa propre succession aux termes de la constitution en vigueur depuis 1999.

    Mais il défend le passage à une VIe République avec une nouvelle constitution et l'instauration d'une période de transition qui lui permettrait de demeurer au pouvoir trois années supplémentaires.

    Face au rejet de son projet par la cour constitutionnelle, il a annoncé vendredi qu'il gouvernerait par décret.

    Le ministre de l'Intérieur Albade Abouba a déclaré dimanche que le référendum et les élections législatives du 20 août étaient maintenus.

    "Les élections ont été programmées et elles auront bel et bien lieu, à commencer par le référendum", a-t-il dit aux médias nationaux. "La commission électorale indépendante ne peut pas écarter le référendum. Elle est seulement chargée d'organiser et de superviser les élections."

    La commission électorale n'a pas refusé d'organiser le référendum, mais elle n'y a fait aucune allusion en fixant la date des législatives.

    Albade Abouba a adressé une mise en garde aux opposants qui ont accusé Tandja d'avoir mené un coup d'Etat et ont appelé les forces de sécurité à la désobéissance.

    La constitution donne au chef de l'Etat le pouvoir de prendre des mesures exceptionnelles lorsque le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est en danger.

    Le 12 juin, la cour constitutionnelle a déclaré le projet de référendum contraire à la loi fondamentale et abrogé un décret présidentiel convoquant le corps électoral le 4 août. Le 26 juin, la juridiction a également rejeté une requête du président lui enjoignant de se rétracter.

    Le chef de l'Etat juge le délai de trois ans nécessaire pour instaurer un régime présidentiel en bonne et due forme, qui permettrait de surmonter des difficultés dues au système actuel. Il fait aussi valoir que l'opinion souhaite le voir mener à bien une série de grands travaux, dont un barrage hydroélectrique, une raffinerie de pétrole et la mine d'uranium d'Imouraren, pour laquelle le groupe français Areva s'est engagé à investir 1,2 milliard d'euros. (Abdoulaye Massalatchi, version française Guy Kerivel et Philippe Bas-Rabérin)

    Reuters 

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