• Niger/Référendum - Appel au dialogue des chefs religieux

    Les dignitaires religieux, tant musulmans que catholiques, du Niger ont invité la classe politique à ouvrir un dialogue pour désamorcer la tension née de la décision du président sortant Mamadou Tandja d'organiser le 4 août un référendum constitutionnel visant à perpétuer son pouvoir.

    Le chef de l'Etat entend ainsi rester à la tête du pays au-delà de la fin, le 22 décembre prochain, de son deuxième et dernier mandat de cinq ans, comme le stipule l'actuelle Loi fondamentale.

    La nouvelle Constitution soumise à l'approbation des Nigériens en août prévoit une période de transition de trois ans lui permettant de rester au pouvoir.

    Dans une déclaration publiée ce week-end, les dignitaires du Conseil islamique du Niger (Cin, organe consultatif), des Missions catholiques du Niger et du Conseil national de dialogue social (CNDS), soulignent le danger inhérent à l'exacerbation des tensions sociales.

    "Nous en appelons au sens de responsabilité et au patriotisme de tous, en particulier de la classe politique devant l'Histoire, afin qu'elle ouvre le processus de dialogue nécessaire à la résolution pacifique de la crise.

    "Les développements du climat social auxquels nous assistons sont porteurs de graves dangers pour la paix sociale et la cohésion nationale et risquent, si nous n'y prenions pas garde, de conduire notre pays vers des lendemains difficiles", préviennent les dignitaires religieux.

    Les opposants au référendum du 4 août regroupés au sein du Front pour la défense de la démocratie ont renoncé à manifester ce dimanche à Niamey. Le FDD a décidé de reporter au 14 juin son projet de manifestation et de porter dans l'immédiat plainte pour excès de pouvoir devant la Cour constitutionnelle.

    Cette juridiction disposera de cinq jours pour se prononcer et son avis, a expliqué Marou Amadou, porte-parole du FDD, s'imposera à tous, sans possibilité de recours.


    Les Etats-Unis, important bailleur de fonds du Niger, ont fait savoir que le projet de référendum constituerait un revers pour la démocratie, et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao, dont Niamey fait partie) a menacé de prendre des sanctions économiques contre le Niger en cas d'attitude contraire à la démocratie.

    Par ailleurs, neuf personnes arrêtées au lendemain des affrontements du 1er juin entre forces de l'ordre et opposants au projet à Dosso, à 140 km à l'est de la capitale, ont été transférées dans la nuit de samedi à dimanche à la prison de Birni Gaoures, à 180 km à l'est de Niamey, a-t-on appris de sources policières.

    Abdoulaye Massalachti, édité par Jean-Loup Fiévet

    Reuters

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