• Mali | Présence de réfugiés Touaregs maliens au Burkina Faso : Bamako rejette, Ouagadougou confirme

    Mali | Présence de réfugiés Touaregs maliens au Burkina Faso : Bamako rejette, Ouagadougou confirme
    Un début de polémique semble éclater entre les autorités maliennes et burkinabés autour de « réfugiés » dont Bamako refuse de reconnaître qu'ils aient fui des affrontements sur le territoire national.

    Fuyant les combats entre l'armée nationale et les bandits armés, près d'un millier de Touaregs se sont réfugiés au Burkina Faso. Cette nouvelle qui avait été donnée, dimanche 1er juin, par Reuters et confirmée par le coordinateur national de la Croix rouge du Burkina Faso et le coordinateur de la commission nationale des réfugiés (Conaref) M. Der Kodga et un responsable régional du haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) Rafik Saïdi à l'Agence France Presse (AFP), a été rejetée catégoriquement par le gouvernement malien qui soutient que seuls quelques 80 personnes sont arrivées au Burkina Faso en provenance de Gossi dans la région de Gao. Laquelle n'est pas encore concernée par les combats.

    Le Chargé de Communication du département de la Sécurité intérieur et de la protection civile, Oumar Sangaré, que nous avons rencontré déclare : « les prétendus réfugiés vivaient dans une grande difficulté alimentaire. En commun accord avec un transporteur, ils ont pu faire le voyage de Ouagadougou. Ce ne sont pas des réfugiés, mais des aventuriers ».

    Même son de cloche chez les maires des communes de Tessit, de Intillit et de Gossi, à travers, un communiqué qu'ils ont rendu public, jeudi 5 juin, portent à la connaissance de l'opinion nationale et internationale que toutes les populations de leurs communes respectives sont sur place et n'ont jamais bougé de leur territoire. Selon eux : « Les populations n'ont aucun motif de s'inquiéter ni de se réfugier au Burkina Faso ».

    Quand le gouvernement cherche à noyer la vérité
    Vraisemblablement, le gouvernement du Mali chercherait à calmer les esprits des populations. Lesquelles vivent dans la peur et dans l'insécurité depuis le début des affrontements. En acceptant de reconnaître que les populations se sont réfugiées au Burkina Faso, cela accrédite la thèse selon laquelle les populations vivent sous la violence. Par conséquent, cela favorisera davantage l'implication du système des Nations unies dans le processus de résolution de la crise. A rappeler que ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés entre l'armée malienne et les bandits armés de Kidal aux ordres de Ibrahim Ag Bahanga ou d'autres groupuscules.

    Kidal
    N'y a-t-il pas une main invisible derrière les bandits armés ? Depuis quelques jours, l'armée malienne a lancé une vaste opération de ratissage des zones d'évolution des bandits armés aux ordres de Ibrahim Ag Bahanga ou d'autres groupuscules issus de la prétendue « Alliance du 23 mai pour le changement démocratique » signataire de l'accord d'Alger du 4 juillet 2006.

    Cette campagne de ratissage de repères des bandes armées apparaît comme la réponse du gouvernement à l'attaque d'Abeïbara, le 21 mai dernier, soldée par une trentaine de morts et de nombreux blessés tant du côté des troupes régulières que des assaillants.

    Manifestement, en lançant des troupes aux trousses des bandes armées, le gouvernement opte pour la méthode forte au détriment d'un dialogue qu'il avait privilégié mais qui, non seulement n'a pas été productif sur le terrain, mais a eu pour seul effet de dresser des Maliens contres d'autres sur la question de Kidal.

    Par ailleurs, s'il y a une interrogation que tous les Maliens se posent, c'est bien de savoir qui se trouve derrière les bandes armées. Selon certains Maliens, la France serait à la base de cette crise qui a marqué tous les régimes qui se sont succédés au Mali de l'indépendance à nos jours.

    La main de la France ?
    En 1962, sous la 1ère République, Modibo Kéïta a eu faire face à la première rébellion. Elle a été gérée par les armes. Dix ans après, en 1972, le président Moussa Traoré, a été obligé d'utiliser la force pour calmer les groupes rebelles. En 1992, après l'avènement de la démocratie, le président Alpha Oumar Konaré a aussi fait face à la rébellion.

    A la différence de ses prédécesseurs, il avait privilégié la stratégie de la corruption. Autrement dit, il donnait de l'argent aux différents responsables rebelles pour leur faire taire. Maintenant, c'est le tour du président Amadou Toumani Touré. Celui-ci, depuis les attaques des camps de Kidal et Ménaka, le 23 mai 2006, a privilégié le dialogue. Mais en vain.

    En tout état de cause, les détracteurs de la France estiment à tort ou à raison que ce pays a toujours réglé ses comptes avec les différents régimes maliens qui, à un moment, ont désapprouvé son point de vue. Elle n'a pas pu pardonner au président Modibo Kéïta d'avoir aidé l'Algérie à la guerre d'indépendance en 1962 et pour avoir été pro-socialiste.

    Ce qu'elle a reproché à Moussa Traoré, c'est d'avoir été pro-américain. Quant à Alpha Oumar Konaré, son péché, c'est d'avoir refusé d'aller rencontrer le président Chirac à Dakar, en 1994. Enfin, la France reproche à ATT d'avoir accepté les Américains dans la région de Kidal. Une région qui est aujourd'hui convoitée par les grandes puissances dont la France, elle-même, en première ligne.

    Aujourd'hui, la présence militaire américaine à Kidal, où les recherches géologiques ont montré la présence de l'uranium et des indices du pétrole, dérange considérablement la France qui pourrait appuyer les bandits armés pour empêcher la stabilité de régner dans cette partie du Mali.

    Les Etats-Unis justifient leur présence à Kidal pour deux raisons fondamentales : aider le Mali à mieux contrôler le Nord en proie aux terroristes et, former les militaires maliens dans l'art de la guerre. Une troisième raison, c'est la volonté des Etats Unis d'installer une base militaire à Tessalit. Laquelle est traversée par le méridien d'origine 0°. Une zone stratégique, une fois acquise, permettra aux USA de contrôler tout le trafic aérien mondial.

    Pour terminer, il convient de souligner qu'aujourd'hui, le Mali ne dispose pas de moyens militaires et économiques nécessaires pour contrôler le Nord du pays. Par conséquent, il est appelé à rentrer en synergie avec les USA pour relever le défi. Une collaboration qui peut amener le gouvernement à octroyer une base militaire aux Américains à Kidal.

    Abdoul Karim Koné
    AFRICANGLOBALNEWS

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