Mali: Des rebelles touaregs rejoignent l'armée régulière

Selon l'AFP qui cite un membre du comité de suivi de l'accord de paix d'Alger, signé en juillet 2006 entre les rebelles touaregs et le gouvernement malien, ce sont plusieurs centaines de rebelles touaregs, retranchés dans des collines du nord du Mali, qui devraient rejoindre Kidal pour intégrer les premières unités spéciales avant fin décembre. Ces unités spéciales seront chargées d'assurer la sécurité d'une partie du nord du Mali sous le commandement de l'armée malienne. Cette première mesure d'apaisement intervient au lendemain de la rencontre entre les représentants de plusieurs groupes de rebelles touaregs du Mali, réunis dans l'Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), et des représentants du gouvernement, pour relancer le processus de paix. Une rencontre, faut-il le souligner, marquée par l'absence des représentants du chef rebelle Ag Bahanga, un des principaux belligérants.

L'agence française, qui cite un responsable du gouvernorat de Kidal, indique que les représentants de l'ADC ont déjà rencontré, samedi, les ministres maliens de l'Intérieur et celui de l'Administration territoriale, présents à Kidal dans un autre cadre. « Actuellement, les représentants de l'ADC sont en train de rencontrer les autres membres du comité de suivi de l'accord (de paix) d'Alger, composé des rebelles touaregs, de représentants du gouvernement malien et de la médiation algérienne. Nous sommes actuellement en discussion avec les représentants de l'Etat (malien) et de la médiation algérienne », a confirmé à l'AFP un des représentants des groupes de rebelles touaregs. Selon une source proche de la rencontre, les représentants de l'ADC souhaitent la « création de mesures d'apaisement » avant le cantonnement et le désarmement de plusieurs centaines de rebelles touaregs, actuellement retranchés dans des collines de la région.

Depuis la signature de l'accord d'Alger en 2006, qui reste la base des négociations, les rebelles ont renoncé à revendiquer l'autonomie de la région de Kidal et le gouvernement s'est engagé à accélérer le développement des trois régions du nord.

Mais, depuis fin août 2007, enlèvements et attaques armées, attribués pour la plupart au groupe d'Ibrahima Ag Bahanga, ont mis à mal cet accord.

Selon un responsable algérien présent à Kidal, l'Algérie ne facilitera pas la tâche à tous les éléments qui veulent saper les efforts de paix en cours. « Le gouvernement malien et les responsables de l'Alliance démocratique pour le changement (ADC) veulent aller vers la paix. Nous les aidons modestement à aller vers cette paix, conformément à notre statut de médiateur », a-t-il souligné.

Autre foyer de tension, le nord du Niger est le théâtre de violents combats autour de la localité d'Elmiki depuis mercredi. C'est ce qu'a annoncé dimanche la rébellion touarègue nigérienne sur son site internet. Jusqu'à hier, les autorités de Niamey n'avaient toujours pas réagi. Le MNJ affirme avoir lancé, mercredi dernier, une attaque contre l'armée qui voulait établir une importante base à Elmiki. Le MNJ fait état de « très nombreuses pertes » du côté de l'armée régulière et d'un « nombre important de blessés évacués sur Agadez », la capitale régionale du nord, théâtre d'affrontements depuis 2007.