• L’autoritarisme de Tandja risque de plonger le pays dans une guerre civile

    Tripatouillage de la constitution, diabolisation de la démocratie, gourmandisme politique, l’instrumentalisation du peuple et déverrouillage des dispositions constitutionnelles relatives à la limitation des mandats des présidents, etc. Voila la situation qui prévaut au Niger telle que décrite par la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho). C’était à l’occasion d’une conférence de presse tenue à cet effet hier, mercredi 05 août, au Café de Rome à Dakar.

    Selon son président Alioune Tine, la situation politique du Niger se caractérise par une crise de leadership dont les éléments fondamentaux sont la dissolution de la cour constitutionnelle en même temps que le parlement. Il lance un appel à la société civile ouest africaine, la commission de la Cdeao et de l’Ua, pour empêcher le projet du Président Tandja au risque de plonger le Niger dans une guerre civile.

    L’invasion d’Al quaida au Mali, la radicalisation islamiste au Nigéria, la succession dynastique au Togo en 2005, la rébellion en côte d’ivoire, la question du Gabon et du Burkina Faso…, ont fini par constituer une véritable bombe à retardement dans la sous-région ouest africaine. Aujourd’hui, l’instabilité politique au Niger vient empirer la situation et place l’Afrique de l’ouest dans une poudrière. Si nous n’en prenons pas garde en essayant de faciliter le dialogue politique le pire risque de se produire. C’est du moins l’avis de la Rencontre africaine des Droits de l’homme (Raddho) après son symposium sur la gouvernance et les transitions politiques en Afrique de l’ouest : le cas du Niger, tenu à Abuja les 31 et 1er Août 2009.

    Hier, lors d’une conférence de presse tenue au Café de Rome à Dakar, la Raddho a appelé à une mobilisation des opinions africaines pour empêcher le projet du président Tandja.

    En effet, la « situation politique du Niger se caractérise par une crise du leadership dont les éléments fondamentaux sont la panne des transitions démocratiques, la restauration des régimes autoritaires, le processus de succession monarchique et ou dynastique, le déverrouillage des dispositions constitutionnelles relatives à la limitation des mandats des présidents et la dissolution du parlement et de la cour constitutionnelle », affirme Alioune Tine avant d’ajouter à la longue liste l’affaiblissement de la presse et la mise au pas de la presse indépendante. Ainsi, l’instabilité au Niger , dit-il, est la conséquence de la restauration d’un régime d’autoritarisme du président Tandja qui envisage une nouvelle constitution, celle de la VI République. Ce plan a été rendu public le 21 décembre 2008 lors de la célébration du 4 eme mandat du président où ses partisans ont lancé un appel aux députés pour qu’ils acceptent l’idée d’une prolongation de toutes les institutions qui sera suivie d’une VI république de type présidentiel.

    Pour ce faire, ils ont pu élaborer un mémorandum du Front uni pour la défense des acquis démocratiques. Un argumentaire pour réviser la constitution et la prolongation du mandat du président de la république à trois ans. Et tout cela doit passer par voie référendaire alors que la constitution en place ne le permet pas. Ce qui constitue un acte « antidémocratique et anticonstitutionnelle », dit-il.

    Ce projet a fini par être un « coup d’Etat politique qui a plongé le Niger dans une instabilité qui ne cesse d’empirer depuis lors », dira Alioune Tine, président de la Raddho. Et d’ajouter que « ce sont les acquis d’une quinzaine d’années de démocratie que le président Tandja veut jeter à la fenêtre »

    Néanmoins, c’est à travers des recommandations que le Symposium d’Abuja susmentionné compte trouver des solutions pour sortir le Niger de cette situation. Ainsi, appelle-t -il le président Umaru Musa Yar’Adua, en sa qualité de président de l’autorité des chefs d’Etat et Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, à intervenir à temps et avec un message clair, sans équivoque pour permettre un terme aux violations graves perpétrées contre la constitution du Niger.

    Le but étant de demander au président Mamadou Tandja de renoncer à toutes les actions menant à la prolongation de son mandat et d’ouvrir un espace de dialogue véritable. Aussi, appelle-t-il Mouammar Ghadafi, en sa qualité de président de l’Union Africaine d’intervenir pour empêcher la destruction de la constitution et des acquis démocratiques en République du Niger.

    Sud.Online.sn 

    « Référendum au Niger : le Nigeria exprime sa "profonde inquiétude"Le coup d'Etat est consommé »
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