• NIGER :Nouvelle offensive de l'armée contre les rebelles du MNJ

    Dans un communiqué publié vendredi après-midi, le ministère nigérien de la Défense a annoncé que ses troupes avaient lancé la veille une offensive contre des bases du MNJ, dans le nord du pays.

    Onze rebelles ont été tués lors de cette opération alors que l'armée n'a subi aucune perte. D'importantes quantité d'armes, de munitions, et de mines antichars ont été saisies dans une des bases du mouvement dans la zone d'Iférouane, a indiqué le ministère, en soulignant que les opérations de ratissage se poursuivaient.

    L'offensive a été confirmée par le MNJ qui nie toutefois la mort de 11 rebelles. Le mouvement parle, en revanche de 8 civils tués par l'armée. Selon le porte-parole, Ahmed Dangana, des véhicules et des chars ont essayé d'avancer entre Iférouane et Tadek mais ils ont été stoppés et sont actuellement cernés.

    Interrogé par l'Agence France Presse, une source militaire qui a requis l'anonymat, a déclaré que cette nouvelle opération vise à sécuriser le nord du pays. Une région d'où le Niger tire une bonne partie de ses ressources grâce à l'uranium dont il est le troisième producteur mondial.

    Article publié le 24/05/2008

    Source RFI

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  • Le correspondant de RFI au Niger, Moussa Kaka, est en prison depuis huit mois. Le 19 septembre dernier, les gendarmes nigériens sont venus le chercher dans la station de radio, où il travaille à Niamey. Son épouse, Jamila se bat pour obtenir sa libération.

    VSD. Pourquoi Moussa Kaka a-t-il été arrêté ?

    Jamila Souley Kaka. Mon mari gêne le pouvoir en place. C’est quelqu’un qui a une parole libre. Il a réussi à monter un groupe de cinq radios, le deuxième groupe privé au Niger. Il suscite la jalousie et l’envie. Depuis 15 ans, Moussa Kaka, parle des affaires qui gênent le pouvoir. Evoquer les rebelles, dérange. Et d’ailleurs tous les journalistes ont reçu une lettre d’un organisme gouvernemental, le CSC, le Conseil supérieur de la communication, demandant formellement de ne pas parler de la rebellion, sous peine de fermeture du média.

    VSD. A-t-il eu des menaces avant cette arrestation du 19 septembre ?

    J.K. Oui. Le 14 juillet dernier, lors de la réception à l’ambassade de France, le chef d’Etat major du Niger a menacé de mort Moussa. Devant tout le monde, il lui a lancé : « c’est vous Moussa Kaka, je vais vous tuer ». L’arrestation était préméditée.

    VSD. Que lui reproche le pouvoir ?

    J.K. Le pouvoir lui reproche des « connivences » avec les rebelles, ainsi que des soit-disant vente d’informations aux rebelles, sur la base d’écoutes téléphoniques. Or ces écoutes n’ont pas pu être réalisées par le Niger. Ce pays n’a pas les capacité techniques. Donc elles sont illégales. Et en plus, elles ne disent pas Moussa Kaka vend des informations sur le gouvernement aux rebelles. Il a donc été inculpé sur la base d’écoutes téléphoniques illégales qui ne le concernaient pas.

    VSD. Comment vit-il en prison ?

    J.K. Il vit avec quatorze autres personnes dans une cellule de 12 mètres carrés. Je vais le voir tous les jours, deux à trois fois. Il faut savoir qu’au Niger, ce sont les proches, les familles qui assurent les repas, s’occupent du linge, toute cette intendance.

    VSD. En France, vous avez rencontré Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme. Qu’espèrez-vous du gouvernement français ?

    J.K. Nous souhaitons bien évidemment une libération de Moussa Kaka. Cela fait désormais hui mois qu’il est emprisonné. Rama Yade nous a reçu et nous a écouté. Dans un communiqué, elle a exprimé le souhait, je cite, que « cette affaire, qui place non seulement un journaliste, mais aussi une famille, dans une situation humaine difficile, soit traitée avec la sérenité nécessaire, dans le plein respect des procédures judiciaires en cours, et qu’un dénouement rapide soit trouvé ».

    VSD. De quels moyens de pression disposent la France ?

    J.K. Il faut que la France mette en place tous les moyens de pression diplomatiques, mais je crois surtout qu’elle devrait agir sur l’armée, sur les chefs militaires. Ce sont eux qui détiennent les clés du pouvoir au Niger.

    Propos recueillis par Antoine Dreyfus
    Source: VSD.fr
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  • Niger: onze rebelles touareg tués selon l'armée

    NIAMEY - L'armée nigérienne a tué jeudi 11 rebelles touareg lors d'une offensive contre des bases de la rébellion dans le nord, a affirmé vendredi le ministère nigérien de la Défense dans un communiqué lu à la radio.

    "D'importantes quantités" d'armes, de munitions et de mines antichar ont été récupérées par l'armée qui a investi une des bases des rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) dans la zone d'Iférouane (nord), indique le ministère de la Défense.

    L'armée n'a subi aucune perte, précise le ministère, en soulignant que les opérations se poursuivent pour retrouver "les bandits armés en déroute".

    C'est la deuxième opération militaire d'envergure après celle de mars durant laquelle onze rebelles et cinq soldats ont été tués, dont trois par une mine, selon un bilan officiel.

    (©AFP / 23 mai 2008 16h28)

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  • Niger : vigilance citoyenne sur l’exploitation minière

    (Syfia Niger) Depuis l’adoption au Niger de la loi minière de 2006 qui préconise la diversification des partenaires, on assiste à la distribution d’une pléthore de permis de recherche et d’exploitation minière. Le gouvernement promet la transparence. Les organisations de la société civile veillent.

    Alors que les ressources minières dont regorge le Niger (uranium, or, pétrole, charbon et phosphate) attirent de plus en plus d'investisseurs étrangers, la société civile s'organise pour demander plus de transparence dans l'exploitation et plus de retombées pour les populations. Ce contrôle citoyen commence à porter ses fruits. Le gouvernement nigérien a décidé le 15 mars 2008 d’octroyer 1,5 milliard de Fcfa (2,3 millions €) aux communes de la région d’Agadez, zone d’extraction de l’uranium, à 1 200 km au nord de Niamey.
    En plus des Français, les Chinois, les Indiens, les Australiens, les Canadiens et les Sud-Africains se bousculent pour décrocher des permis de recherche et d’exploitation minière et pétrolière. Déjà une centaine ont été octroyés. Quatrième producteur d'uranium au monde, le Niger a de fait mis fin à 40 ans de quasi-monopole du groupe français Areva sur la prospection, l'exploitation et la vente de son minerai. A la faveur de la remontée des cours, le gouvernement a renégocié en août 2007 avec cette société le prix du kilo d’uranium, qui est passé de 27 500 à 40 000 Fcfa (50 à 61 €).

    Une Initiative pour plus de transparence

    Cette concurrence favorise une plus grande transparence d'autant que le Niger a adhéré en mars 2006 à l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (ITIE), lancée en 2002 à Johannesburg par le Premier ministre britannique de l'époque, Tony Blair. Un cadre de concertation composé de représentants de l’État, de la société civile et des industries extractives a donc été créé. L'ITIE a donné à la société civile nigérienne à la fois une légitimité et une impulsion. Plusieurs réseaux se sont créés depuis 2007 pour assurer un contrôle citoyen sur les industries extractives du Niger. Des caravanes de sensibilisation ont sillonné les zones minières pour informer et former populations et élus locaux à ces questions vitales pour les régions.
    "Nous organisions depuis 2007, des conférences publiques, des débats radiophoniques participatifs et des discussions avec les travailleurs et les responsables des industries extractives. Des sensibilisations que nous allons continuer jusqu’à ce que tous les Nigériens comprennent cette Initiative", insiste Ali Idrissa coordinateur du ROTAB (Réseau des organisations de la société civile pour la transparence dans les industries extractives et l’analyse budgétaire).
    Au cours des 36 dernières années, quelque 100 000 t d’uranium ont été extraites du sous-sol nigérien par le groupe français Areva, mais "le Niger n’a tiré presque aucun avantage de cette richesse", estime Mamane Sani Adamou, membre de la société civile et auteur de plusieurs analyses sur l’exploitation de l’uranium au Niger. "Notre pays est toujours classé parmi les plus pauvres au monde, poursuit-il. Et pourtant, l’uranium est le combustible nucléaire le plus important."

    De l'or mais peu d'argent

    L'exploitation de l'or dans la région de Liptako, à environ 120 km à l’ouest de Niamey, semble, elle aussi, avoir peu bénéficié aux Nigériens. Une commission d’enquête parlementaire, dont les résultats ont été rendus publics en mars dernier, souligne la mauvaise gestion de la Société canadienne des mines du Liptako (SML). La commission recommande le remplacement de l’administrateur délégué de la société et demande la révision de la convention minière qui lie l’État du Niger à la SML. Selon le rapport, depuis 2004 que la société canadienne opère au Niger, elle n’aurait versé que 5 milliards de Fcfa (7,6 millions €) pour une production estimée à 8,33 t d’or dont la valeur est estimée à 67 milliards de Fcfa (102 millions €), soit à peine le dixième. La disproportion entre les quantités extraites et les retombées pour les populations a poussé les organisations de la société civile à lancer ce slogan, "Publiez ce que vous payez" à l'adresse des sociétés minières.
    Les Ong demandent l’application de la loi de 2006, qui prévoit la rétrocession de 15 % des revenus miniers aux régions et aux populations des zones d’extractions minières. "Nous sommes désormais juridiquement outillés pour exiger ce qui nous revient de droit dans l’exploitation des richesses de notre région", se réjouit ainsi Alhassane Abass, ressortissant de la région d’Agadez. "Notre lutte commence à payer, estime Almoustapha Alhacen, coordinateur de la société civile à Agadez. Mais il reste toujours la question de la dégradation de l’environnement. Il faut qu’Areva arrête de faire des malades."
    Cependant, malgré la diversification des partenaires, la société française a obtenu, en 2007, le permis d’exploitation du site d'Imouraren dans cette même région d’Agadez. Un gisement estimé à 200 000 t d’uranium : le plus grand chantier industriel jamais réalisé au Niger.

    3/05/2008 ( Niger )
    Souleymane Saddi Maazou
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