• Etape 13: Coma contrôle, Roma sauve l’honneur

    Sur l’avant-dernière spéciale du rallye, Cyril Despres a roulé en tête de bout en bout, s’adjugeant une cinquième victoire d’étape sur le rallye, la 21ème de sa carrière sur le Dakar. Mais le Français n’a que très légèrement comblé son retard sur Marc Coma, qui reste leader du classement général avec une marge de 1h28’. En autos, Nani Roma a offert à l’écurie Mitsubishi un lot de consolation en signant le meilleur chrono du jour. Giniel De Villiers garde la tête du classement général.

    Ce matin au départ de La Rioja, il restait 447 kilomètres de spéciale à parcourir en deux jours sur le tracé du Dakar 2009. Dans la course moto, l’écart entre le premier, Coma et son plus proche rival, Despres était de 1h29. Soit un peu plus de 13 secondes à rattraper par kilomètre pour le Français. Autant dire une mission quasi impossible pour le tenant du titre qui devait tout de même avoir en tête la mésaventure de ce même adversaire il y a deux ans lors de l’antépénultième étape du rallye. Le Catalan avait alors heurté un arbre, perdant toute chance de remporter un deuxième Dakar.

    2007 semble pourtant bien loin, et le Catalan n’a aujourd’hui pas cédé à la panique. Parti derrière son rival, Coma a imprimé son propre rythme, ne s’obstinant pas à revenir sur l’ouvreur. Comme la veille, Cyril Despres a lui réussi un véritable numéro. Le pilote KTM, seul en tête, n’a cessé de gagner du terrain sur ses rivaux, déjà relégués à plus d’une minute au CP 1 (km 133). Au final il remporte sa 5ème étape du rallye et passe le cap des 21 victoires de spéciales avec un avantage de 1’45 sur Coma et 2’47 sur David Frétigné. Au général l’Espagnol conserve 1h28 sur Despres et 1h34 sur Frétigné. Il reste à présent 227 kilomètres à parcourir.

    Il y avait certainement plus à perdre qu’à gagner dans la spéciale du jour pour les trois Race Touareg encore en course. C’est peut-être ce simple constat qui a poussé les pilotes Volkswagen à opter pour une stratégie impénétrable. Quoi qu’il en soit, après seulement quatre kilomètres de course, Giniel De Villiers et Mark Miller se sont arrêtés, le temps de laisser passer Robby Gordon avec la responsabilité d’ouvrir la piste, puis d’attendre leur coéquipier Dieter Depping. Une fois rassemblé, le convoi bleu a repris sa route derrière Gordon, sans pour autant entreprendre une course poursuite. Nul ne sait si le coup tactique de VW a pu perturber ou influencer le pilotage de Gordon, mais le Hummer a tout de même été contraint à un stop d’une petite de vingtaine de minutes, aux environs du km 30.

    Les péripéties de début de spéciale ont rapidement mis hors-jeu leurs protagonistes sur la spéciale du jour, pour laisser place à quelques pilotes en quête de rachat. Ce sont d’abord deux spécialistes du WRC, Guerlain Chicherit et Krisztof Holowczyc qui se sont illustrés, avec les meilleurs temps intermédiaires aux kilomètres 64 et 133… c’était avant le passage de Joan « Nani » Roma, beaucoup plus à la fête que la veille, alors qu’il atteignait le bivouac avec un moteur en rade, au beau milieu de la soirée. Après une nuit réparatrice tant pour le pilote que pour la voiture, Roma rivalisait et déclassait en dextérité le champion du monde de ski extrême et le député européen, sur ces routes sinueuses typées WRC. Au terme des 220 kilomètres de spéciale, le dernier survivant de l’armada Mitsu amenait le tout nouveau Lancer à l’arrivée avec 7’18’’ d’avance sur le temps de Holowczyc, et 7’27’’ sur celui de Chicherit.

    Les débats entre les virtuoses du jour n’ont pas réellement affecté les leaders du général, mais permettent tout de même à l’écurie japonaise de rallier Buenos Aires avec un lot de consolation, le Lancer Diesel ayant mis fin à une disette de plus de trois ans. Luc Alphand restait en effet le dernier vainqueur de spéciale pour le compte de Mitsu sur le Dakar, avec un succès à Tambacounda en 2006. Ce relatif retour en grâce n’impressionnera guère Giniel De Villiers, dont le sort semble maintenant scellé : il s’élancera demain sur la dernière spéciale avec 2’20’’ sur Mark Miller, et 1h27’ sur Robby Gordon.

    Nicolas Gibon, leader de la course T2, semble lui aussi avoir apprécié les pistes propices au pilotage nerveux de la province de Cordoba. Avec 27’ de plus que Roma sur la spéciale du jour, il reste le premier représentant de la catégorie et soigne son avance à ce classement spécifique. Xavier Foj, son premier poursuivant en Production, n’a perdu que 6’ sur Gibon mais pointe maintenant à plus d’une heure.

    Au final, c’est certainement dans la catégorie camions qu’il reste le plus de suspense à 24 heures de l’arrivée de la dernière spéciale du rallye. Les soucis, certes minimes, qui ont ralenti Vladimir Chagin sur sa route vers Cordoba, ont en effet permis à son coéquipier et néanmoins rival Firdaus Kabirov de s’adjuger une nouvelle victoire de spéciale, et de prendre les commandes du classement général. A quelques longueurs de Buenos Aires, c’est donc le lieutenant qui domine le « Tsar », avec 3’ d’avance.

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