• Etape 12: Le « Matador » maté, De Villiers surgit

    Après une journée de semi-repos forcée, les concurrents encore en lice avaient droit à une courte mais exigeante journée : 223 kms comprenant les dernières dunes à franchir. Sur deux roues, Marc Coma a contrôlé ses adversaires, pendant que Cyril Despres s’offrait une 20ème victoire de spéciale, avec en prime la 2ème place du général. En autos une redistribution involontaire des cartes a eu lieu au sein du team VW : pour Carlos Sainz, les rêves de victoire se sont envolés au fond d’un rio, tandis que Giniel De Villiers profitait des erreurs de pilotage de Mark Miller pour s’imposer. Le pilote Sud-Africain a pris les commandes de la course.

    Au départ de Fiambala, Marc Coma, confortable leader au général avec une avance de près d’une heure et demie pouvait tout de même voir venir. Le Catalan allait disputer une course tout en sagesse. Ne prenant pas de risques inconscients pour revenir sur l’un de ses adversaires, Cyril Despres parti 2 minutes devant et gardant un rythme suffisamment élevé pour ne pas se faire reprendre par son dauphin David Frétigné, parti derrière. Bref une course digne d’un probable vainqueur du Dakar.

    Et dans le sable de la Province de Catamarca, le plus inspiré fut une nouvelle fois Cyril Despres. Ses déboires de pneumatiques en début de rallye, qui certes lui auront sans doute été fatals en vue de la victoire finale, semblent bien loin au moment de retrouver l’Argentine. Le pilote KTM ne s’est pas préoccupé des autres, prenant la tête de la spéciale après le premier CP (km 62) et gardant cette position jusqu’à la ligne d’arrivée. Une course en solitaire qui permet au Français de signer son 4ème succès de ce rallye, soit un tiers des étapes. Au total, son compteur affiche maintenant 20 victoires de spéciales sur le Dakar. Despres devance finalement Marc Coma de 1’23 et Farres Guell de 9’47.

    Le tenant du titre profite en outre des soucis d’huile de David Frétigné qui perd plus de 10 minutes sur la spéciale, pour s’emparer de la deuxième place au général. Marc Coma possède à présent 1h29 sur Despres et 1h33 sur Frétigné.

    Carlos Sainz ne gagnera pas le Dakar 2009. Au km 79 de la spéciale, un tout-droit envoie son Race Touareg dans un rio à sec, les quatre roues en l’air, trois mètres plus bas. Michel Périn sort du véhicule 301 avec l’épaule en vrac. La consultation avec le médecin qui a été dépêché sur les lieux met un terme aux gesticulations de l’Espagnol, encore confiant pour reprendre le volant : il n’ira pas plus loin.

    Avec près d’une demi-heure d’avance sur son coéquipier Mark Miller, et trois étapes plutôt à son goût à venir, la victoire finale semblait acquise au « Matador », pour sa troisième participation au Dakar. Voilà le genre de rebondissements qui viendra se placer en bonne position dans la rubrique « je craque donc je perds », du grand livre du Dakar. Dans l’avion qui le remmènera à Madrid, Sainz aura tout le temps de méditer sur les épisodes malheureux de Peterhansel, la veille de l’arrivée à Sharm-el-Sheik en 2003, puis à deux jours de Dakar en 2006. Son compatriote Marc Coma pourra également tenter d’atténuer sa peine, en lui rappelant son abandon sur chute dans l’antépénultième étape du Dakar 2007. Au rayon des leaders du classement général en-déroute-si-près-du-but, son rival chez Mitsu, Nani Roma, a aussi eu sa dose de déceptions avant de s’imposer à moto : en 2002 par exemple, une erreur de navigation lui avait fait perdre deux heures entre Tichit et Kiffa, à deux étapes de la fin.

    La liste des malheureux perdants du Dakar s’est enrichie d’un nom, celui de Carlos Sainz. Giniel De Villiers a toutes les chances d’inscrire le sien sur celle des outsiders en veine, dont la régularité pourrait être récompensée en fin de rallye. Sur le roulé-boulé de Sainz, c’est d’abord Miller qui comblait le retard de 27 minutes qu’il accusait au départ de l’étape, héritant potentiellement de la première place du classement général.

    Mais le festival De Villiers, mené entre CP 2 (km 140) et l’arrivée, a conduit au deuxième coup de théâtre de la journée. Dans sa course-poursuite en direction de La Rioja, le Sud-Africain remporte une troisième victoire d’étape cette année. Surtout, au terme de son show sur sable, De Villiers réalise un parfait hold-up : il domine le rallye avec 2’35’’ sur Miller. Si les consignes de course ne sont pas strictes du côté de chez Volkswagen, cet écart infime pourrait engager une nouvelle partie de chamboule-tout sur les deux étapes roulantes encore au programme jusqu’à Buenos Aires.

    La lutte pour la troisième place sur le podium a également connu une évolution, avec le stationnement prolongé dans le sable de Joan « Nani » Roma (km 170), qui laisse la voie libre à Robby Gordon. L’Américain et son Hummer ont maintenant 4h30 d’avance sur l’équipage Tollefsen-Evans.

    Dans la course camions, le chassé-croisé entre les deux Kamaz de tête s’est poursuivi. Firdaus Kabirov, qui a été recrédité du temps passé à dépanner un autre concurrent sur l’étape 9, a perdu du terrain sur Vladimir Chagin. Le « Tsar », qui s’adjuge une 47ème victoire de spéciale sur le Dakar, prend également la tête du classement général, avec 1’33’’ d’avance.

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