• CÔTES-D'ARMOR : Coopération, pas de vacances pour l'inspecteur d'académie

    L'école, c'est sa vie. André Quintric n'a jamais pu se décider à partir en grandes vacances. Aujourd'hui, l'ex-inspecteur d'académie se bat pour faire parrainer des collégiens touaregs au Niger.

    «Quand on est d'origine modeste, habitué à se débrouiller seul, on est bien content de trouver l'école. Cela a permis à beaucoup d'échapper à la condition dans laquelle vivaient nos parents et grands-parents et d'accéder à des fonctions plus diversifiées. La promotion sociale par l'école, ça existe», explique avec conviction le Quimpérois.

    Échanges entre écoles 

    Ça existe si bien que le jeune Finistérien d'Irvillac est devenu inspecteur d'académie. Jusqu'à son dernier poste, à Saint-Brieuc, de 1994 à 2000. C'est dans ce département, le premier à s'engager dans la coopération décentralisée, en 1987, qu'il suit d'un oeil vigilant les actions menées par des agents de l'Éducation nationale dans le cadre de l'association Côtes-d'Armor - Agadez. Plus particulièrement les échanges entre écoliers bretons et nigériens. Tandis que le conseil général, lui, accompagnait la construction d'écoles. 

    «Ca ne suffit pas!» 

    «Quand je suis parti en retraite, j'ai gardé ma carte d'adhérent à Côtes-d'Armor - Agadez. Mais quand on est habitué à tenir les manettes, monter des stands ça ne suffit pas». Fort heureusement, le conseil général lui confie une mission d'évaluation dans le département d'Agadez. «Je me suis rendu compte qu'il ne sert à rien de construire des écoles, de les équiper en mobilier et manuels si on ne fait pas réussir les élèves. Ce n'est pas évident au Niger. Les enseignant son peu formés, contractuels et mal payés. Personne ne veut faire le boulot. Puis, une fois que les élèves ont obtenu de bons résultats, encore faut-il conforter ces acquis au collège. Et c'est là que le bât blesse». 

    150 € pour la pension 
    Certes, le nombre de collèges a doublé, ces dernières années, dans le département d'Agadez. Mais ils sont éloignés, en moyenne, de 50km et les parents n'ont pas les moyens d'envoyer les enfants en pension. D'où l'idée des parrainages. «On a créé Massnat (*) en décembre2007. Le but est de financer pendant dixmois les frais d'hébergement, d'habillement et de scolarité d'un jeune chez un tuteur». L'instituteur repère les enfants et démarche les parents pour qu'ils acceptent et signalent une famille d'accueil. «Nous travaillons avec des militants locaux sous le regard de l'ONG du conseil général (Rail-Onat). Les 150 € que nous demandons par an sont intégralement affectés au service du collégien». 

    Médiateur académique 

    24 parrains se sont engagés en 2008: «On ne cherche pas à faire du chiffre mais un engagement dans la durée. 24 élèves sur quatre ou cinq ans, c'est quand même 100 à 120 collégiens», souligne André Quintric. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers. De toute façon, il est très occupé par ailleurs, en tant que médiateur académique. «Je suis chargé de régler les différends entre usagers de l'école et l'institution mais aussi entre le personnel et l'administration. 
    250 dossiers par an pour 600.000 élèves et 60.000 agents, ça occupe un bon poste à mi-temps, confie-t-il, tout sourire. Tant que j'aurai la santé, je continuerai. Et s'il faut partir, en forme, ce sera à reculons. Comme 
    pour la retraite!

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