• COORDINATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA DEMOCRATIE AU NIGER (C.S.D / France)

    MEMORANDUM

     

                    A  Monsieur Le Président de l’Assemblée Nationale Française 


    Objet : Communiqué du Quai d’Orsay en date du 10 août 2009 relatif
         au referendum anticonstitutionnel du 04 aout 2009 au Niger

       

    Nous, citoyens nigériens, représentants et militants des Partis Politiques, des associations résidant en France, soucieux de la sauvegarder la démocratie et de l’Etat de droit au Niger acquis de haute lutte, réunis au sein du collectif dénommé Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie(CSD), tenons à exprimer à travers vous au peuple et au gouvernement Français notre consternation ainsi que notre vive préoccupation suite au communiqué du Quai d’Orsay sur la situation politique au Niger en date du 10 août 2009. 

    En effet la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger tient à rappeler :

     

    • Son attachement à la constitution du 09 août 1999 qui est reste et demeure pour l’écrasante majorité des nigériens l’unique loi fondamentale en vigueur devant régir la vie des institutions républicaines au Niger, • Son rejet en bloc du référendum illégal et anticonstitutionnel véritable forfaiture contre la nation nigérienne.

    • Sa forte conviction que le désaveu cinglant infligé au régime de Monsieur Tandja Mamadou par le peuple nigérien à travers un taux d’abstention de plus de 90% traduit l’isolement national de l’équipe au pouvoir et annonce des lendemains d’instabilité politique susceptible de déboucher sur une catastrophe socio-économique sans précédent.

    • Son soutien sans faille à tous nos compatriotes, camarades et militants du CFDR, harcelés, menacés, arrêtés de façon arbitraire et déportés dans les geôles du pouvoir au mépris des règles les plus élémentaires du droit et exige leur libération sans condition.

     

    Face à la dérive autoritaire du régime de Niamey et ses méthodes  fascistes fondées sur la répression aveugle, le dénie de justice, le mépris de l’institution judicaire, le musellement organisé de la presse, l'harcèlement et la persécution sans trêve de l’opposition politique : Nous citoyens nigériens résidant en France plaçons beaucoup d’espoir dans le maintien de la position ferme des autorités françaises attachées au respect et à la préservation du cadre constitutionnel et démocratique au Niger.

     

    Alors même que tous les observateurs se félicitent des premiers communiqués du Quai d’Orsay appelant  Monsieur Tandja Mamadou  et ses affidés au respect de la constitution du 09 août 1999 et des principes démocratiques et de l’état de droit, voilà que le communiqué du 10 août 2009 du Quai d’Orsay  nous plonge dans la consternation et l’inquiétude la plus vive.

     

    En effet, comment comprendre que la France, cette grande nation de liberté et de la démocratie, apporte un encouragement indirect au coup d’Etat constitutionnel perpétré par Monsieur Tandja Mamadou et son gouvernement. Pour preuve: l’empressement des autorités illégitimes de Niamey à publier ce communiqué dans le quotidien gouvernemental (journal d’Etat) « le SAHEL».

     

    En appelant Tandja Mamadou à renouer le dialogue avec l'ensemble des forces politiques et à prendre tous les engagements nécessaires pour que le Niger retrouve rapidement un cadre constitutionnel et démocratique, la France invite le peuple nigérien à  entériner les actes scabreux et teintés de fortes illégalités  que le régime de Niamey a posés et continue de perpétrer.

     Pour tous les valeureux citoyens nigériens qui se battent pour la démocratie et la liberté et à qui nous apportons un soutien sans faille, le communiqué du quai d’Orsay du 10 aout est ressenti comme une insulte, et partant, un manquement grave aux principes fondateurs de la République Française.

      

    La CSD souligne fortement que cette voie ne peut être ni comprise ni suivie par l’écrasante majorité du peuple nigérien. Au contraire cette majorité s’inscrit dans le rejet pur et simple de la constitution illégitime de Monsieur Tandja Mamadou et de ses acolytes, par conséquent, il ne saurait être question ni aujourd’hui ni demain d’envisager le moindre dialogue avec les auteurs du coup d’Etat constitutionnel du 04 août 2009.

     

     La France, comme toutes les nations démocratiques ne peuvent s’accommoder du coup d’Etat constitutionnel en cour au Niger après les violations graves et répétées contre les institutions de la République et ses textes fondamentaux.

    Il est utile de rappeler que chaque jour qui passe les libertés  régressent, au Niger la démocratie est remise en cause, la République vidée de ses institutions  fondamentales : 

     

    • L’assemblée nationale, émanation du peuple libre a été dissoute, le 26/05 • La cour constitutionnelle garante des droits et libertés dissoute, le 29/06 • la constitution, loi fondamentale qui consacre la république est  remise en cause, par la suppression de plusieurs dispositions •  les leadeurs politiques harcelés, pourchassés, y compris en essayant de mettre à contribution des organes juridiques  de  niveau international comme « Interpool », • des procédures judiciaires orchestrées en boucle contre les opposants politiques et les défenseurs de la démocratie, des droits et libertés • Les acteurs majeurs de la société civile et les défenseurs de la démocratie  sont enlevés, séquestrés et embastillés au mépris des règles les plus élémentaires du droit • le refus de reconnaitre la validité des décisions des juges non inféodés à sa cause, • la presse est muselée, des journalistes sont emprisonnés régulièrement et menacés quotidiennement, •  le défi affiché publiquement par  Tandja à l’égard de la communauté internationale  et qui sonne comme un mépris des principes  protocolaires régissant les relations internationales

     

    Pour toutes ces raisons, les citoyens nigériens résidant en France,

             apportent leur soutien sans faille à la prise de position des forces démocratiques de la coordination des forces pour la démocratie et la République au Niger(CFDR),

             invitent tous les partis politiques véritablement soucieux de la préservation d’un cadre démocratique de liberté et de droit, de s’abstenir de présenter des candidatures aux élections législatives envisagées dans le cadre de la constitution de parjure,

             demandent au peuple nigérien de se mobiliser davantage et de se lever comme un seul homme pour mener la lutte avec plus de visibilité au plan intérieur en vue de la restauration et de la préservation des valeurs démocratiques contenues dans la constitution légitime du 09 aout 1999,

             se  félicitent  des prises de position sans ambigüité des Etats-Unis d’Amérique, du Canada, du Danemark, de L’Union Européenne, ainsi que pour la première fois. de la CEDEAO.

    Conscients de la dérive autoritaire du pouvoir actuel de Niamey, la CSD lance un appel solennel à la France et à toutes ses institutions, afin de réaffirmer son rejet ce coup d’Etat constitutionnel, à l’instar des Nations Unis, de l’Union Européenne, de la CEDEAO et des Etats-Unis, pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, dans le cadre des dispositions de la loi fondamentale du 9 Août 1999.

     

    Aussi les citoyens nigériens résidents en France lancent un vibrant appel en direction du peuple et du gouvernement français afin d’apporter un soutien ferme et résolu aux forces démocratiques nigériennes dans leur lutte contre le parjure, l’arbitraire et la dictature.

    La Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie (CSD), invite par voie de conséquence la France, grande Nation démocratique et de Valeurs Républicaines, à prendre toutes ses responsabilités devant l’histoire.

     

    Par la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie (CSD)

     

    Fait à Paris le 20 aout 2009

    « Interview : M. Abdoulaye Hama Dila, Maire de la commune urbaine d’AgadezCOORDINATION EUROPEENNE POUR RESTAURATION DE LA DEMOCRATIE AU NIGER (CERDN/ EUROPE) »
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