• Comment fonctionne l’Union africaine

    L’Union africaine est censée veiller depuis sa naissance, voilà une décennie au bon déroulement du jeu démocratique chez ses membres.

    Héritière de l’Organisation de l’unité africaine, créée en 1963 pour "défendre (leur) liberté et (leur) unité", et "éliminer les derniers vestiges du colonialisme", l’Union africaine a pour objectif, en particulier, la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Tous les pays du continent en sont membres, sauf le Maroc. Parmi les priorités de l’organisation : promouvoir la paix, combattre tout "changement anticonstitutionnel". L’Union distribue de bons et mauvais points, adresse des remontrances. Le Madagascar, la Mauritanie, la Guinée et le Niger, théâtre de putschs ont d’ailleurs été suspendus de l’organisation.

    Le Gabonais Jean Ping, président de la Commission de l’UA a, le mois dernier, condamné "la prise de pouvoir par la force" au Niger. Il faisait référence au coup d’Etat militaire qui a destitué le 18 février 2010, le président Mamadou Tandja. Le commissaire pour la paix et de la sécurité, Ramtane Lamamra a aussi dénoncé "l’usage de la violence", estimant au passage que tous les coups d’Etat restent "mauvais". Indignation purement rhétorique : au lendemain d’une mission ONU/pays africains, dont a fait partie le commissaire, le Conseil de paix et de sécurité s’est félicité le 11 mars de "l’engagement pris par les autorités" militaires de ne pas se porter "candidats aux prochaines élections".

    Exemple supplémentaire, la situation en Guinée-Conakry, qualifiée voilà trois jours de "très positive" par Ramdane Lamamra. Motifs de satisfaction : la formation d’un gouvernement d’union nationale avec, à sa tête, le Premier ministre de la transition, Jean-Marie Doré, issu de l’opposition ; et le calendrier du prochain scrutin présidentiel, prévu le 27 juin prochain. Le pays est pourtant suspendu par l’UA depuis qu’une junte militaire a pris le pouvoir en décembre 2008. Depuis, le Général Sekouba Konaté a succédé au capitaine Moussa Dadis Camara, blessé en décembre 2009 par une balle à la tête tirée par son aide de camp. Ni Konaté, ni Doré ne se présentent aux prochaines échéances électorales. Au grand plaisir de l’UA.

    L’Union africaine supervise les scrutins

    Comme l’Organisation des Nations Unies, l’UA dispose des ses propres soldats de la paix. Une force de l’UA (Amisom) de 5268 hommes - des Ougandais et Burundais, surtout - s’est déployée en Somalie pour contenir les insurgés islamistes. Et soutenir ce faible gouvernement de transition, qui prévoit une offensive contre les rebelles afin de reprendre le contrôle d’une partie du centre et du sud du pays. Cette zone leur échappe encore. De nombreux combats ont éclaté, la semaine dernière dans la capitale Mogadiscio, faisant un peu plus d’une centaine de morts, des civils en particulier.

    Outre le règlement des conflits, l’Union africaine a pour mandat de s’assurer que les élections se déroulent sans heurts. Le dernier scrutin supervisé : la présidentielle au Togo, début mars. L’Union africaine y a envoyé une quarantaine d’observateurs, qui ont reconnu une élection "libre et transparente" en dépit des constestations du principal opposant, Jean-Pierre Fabre. Ils ont donc avalisé la réélection du sortant Faure Gnassingbé.

    L'express 

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